La Halle des manifestations du Port est sens dessus dessous. A trois jours de l’ouverture de la Foire internationale des Mascareignes, les ouvriers mettent le paquet. Le défi au niveau de la déco est de taille cette année. Pas simple en effet de ne retenir qu’un seul visage du pays invité.
« Le Maroc a été retenu car c’est un pays qui séduit » reconnaît Coralie Renard, de l’organisation de la Halle.
Multi-facettes, tant sur le plan architectural, culturel ou culinaire, ce pays ne pouvait être réduit à sa carte postale façon Club Med à Ouarzazate. Du coup, c’est vers toutes ces dominantes que le pays invité sera « visité« .
Le concept de la Foire internationale des Mascareignes ne varie guère d’une année à l’autre. C’est ce qui fait d’ailleurs son succès. 40.000 visiteurs sont attendus sur 9 jours. On en est à la 13e édition. Le but de la manifestation reste toujours de reproduire fidèlement les couleurs d’une destination. « On pense aux visiteurs qui ne peuvent pas voyager » assure la directrice adjointe.
« C’est un rendez-vous culturel mais aussi économique » avoue Alain Séraphine, président directeur général de la Halle des manifestations du Port.
« 2012 marque un virage dans la méthode » selon Alain Séraphine. « Les visiteurs regrettaient la dispersion des stands dédiés du pays invité les années précédentes« . Cette fois-ci, « un nouveau hall qui fera office de souk » encore en montage il est vrai, mettra le visiteur tout de suite dans l’ambiance. Ainsi, 3.000m2 sont dédiés au pays mis à l’honneur.
Abdelkrim : Toute une histoire
Poterie, calligraphie, spécialités culinaires marocaines, pâtisseries orientales, danses ou encore animations musicales, l’organisation mise sur le divertissement. Mais une touche supplémentaire relèvera le crédit historique de la manifestation. Pourquoi se priver, d’autant plus que la Réunion possède un lien souvent oublié avec le Maroc. Si l’histoire d’Abdelkrim est méconnue des plus jeunes, ce nom évoque forcément des souvenirs aux anciens, un peu à la manière du prince Vinh-San. Des personnages au périple international qui gardent en eux un côté romanesque.
Thierry Malbert, anthropologue à l’Université de la Réunion, a été séduit. Il apportera son expertise de chercheur sur le personnage, en exil à la Réunion de 1926 à 1947. D’ailleurs, il prépare un ouvrage totalement dédié à cette personnalité qui a marqué le 20e siècle dans ce qui n’était encore qu’une colonie.
A la Halle du Port, une exposition en appui de l’association « L’Arganier » qu’il préside, viendra avantageusement compléter une conférence à laquelle tout le monde pourra assister. Des réjouissances culinaires en passant par l’histoire, il fallait au moins un éventail aussi large pour faire honneur au « premier pays du maghreb invité pour la Foire » conclut l’organisation.