Louis Daniel Collet, mieux connu sous le nom de Rénald Collet est né à l’île Maurice, plus exactement à Roches-Bois petite cité ghetto de Port-Louis, la capitale.
La population du quartier est d’origine africaine et les hommes sont pêcheurs ou dockers de génération en génération. Le père de Rénald , pêcheur lui aussi, enseigne très tôt à son fils l’art de la pêche. Sa mère issue d’une famille de ségatiers, va lui transmettre l’art de composer. D’autant plus que les événements qui ponctuent la vie quotidienne de Roche-Bois sont prétextes à faire sonner le séga, « cette tranche de culture de la nuit héritée de l’esclavage« . Le séga devient fête communion.
Écolier Rénald a la chance d’avoir comme instituteur Serge Lebras, célèbre ségatier. Il n’hésite pas a se faire punir pendant les récréations dans le but d’espionner son maître en train de composer ses morceaux devant lui. Plus tard, il animera des soirées ou des mariages avec l’orchestre des Crazy-Boy où il chante.
Dans les années 80, le reggae qui est déjà arrivé en Europe se propage dans l’Océan Indien. Les Mauriciens y retrouvent un cri de ralliement du peuple noir déporté par l’esclavage. Ce peuple qui s’est métissé et qui recherche ses racines. La Jamaïque et l’île Maurice toute deux anciennes colonies anglaises, n’ont-elles pas une culture et un passé commun?
Kaya, le jeune frère de Rénald lance alors un nouveau beat, le « seggae », mélange de séga et de reggae et crée le groupe Racine Tatane.