Alexis Tsipras, le dirigeant de la gauche radicale Syriza qui a remporté hier soir largement les élections législatives grecques, n’avait pas encore été dormir après sa victoire historique que déjà les vautours tentaient en France de récupérer son succès.
A l’exception de l’UMP, tous les partis, peu ou prou, se déclaraient proches de Zyriza ce matin.
Le plus naturel est sans doute Jean-Luc Mélenchon qui, par nature, est le plus proche des idées d’Alexis Tsipras. N’oublions pas que le désormais Premier ministre grec ne cache pas son appartenance à l’extrême gauche… Le leader du Front de Gauche s’est réjoui que la « toute puissance arrogante des libéraux » se soit « fracassée en Grèce« . Et de formuler ce souhait : « A partir de notre victoire en Grèce, on peut imaginer un effet domino« . Outre le refus de l’austérité, les deux formations ont en commun leur programme social, par exemple de relève des minima sociaux.
Beaucoup plus choquante est la tentative de récupération de Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée, qui a salué ce matin sur France Info la « belle victoire » de Syriza, une « bonne chose pour l’Europe« . « Nous partageons beaucoup de choses en commun« , a-t-il encore affirmé, citant « la volonté de réorienter la construction européenne, de sortir des politiques d’austérité« . Et d’assurer : « Nous serons un point d’appui pour M. Tsipras dans la question de la restructuration de la dette » et « de la croissance pour l’Europe« . Cet homme n’a aucune pudeur ! D’autant que Pierre Moscovici, le nouveau commissaire européen socialiste, avait fait le déplacement à Athènes il y a quelques jours pour soutenir… le candidat de Droite !!!
Mais là où on touche au summum de la tentative de récupération politique, c’est quand on voit le FN applaudir les alliés grecs de Jean-Luc Mélenchon. Ou comment être prêt à tout, même aux pires compromissions, pour tenter de faire croire aux Français les moins au courant de l’actualité politique, qu’on est du côté des gagnants ! Selon Jean-Marie Le Pen, Alexis Tsipras a infligé un « désaveu » à l’Union européenne. Et selon Marine, c’est « l’ouverture du procès de l’euro-austérité« .
Même raisonnement chez le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui se réjouit de la décision de Syrisa de former son gouvernement avec les Grecs indépendants, un parti souverainiste ami. Le mariage de la carpe et du lapin. Là aussi, le vrai visage de Dupont-Aignan se révèle, celui de quelqu’un de prêt à tout dans l’espoir, illusoire, d’accéder un jour au pouvoir en France. Quitte à s’allier avec son pire ennemi !
D’ailleurs, l’eurodéputé et cadre de Syriza Dimitris Papadimoulis a immédiatement réagi, en apprenant le soutien du FN : « Le programme de Syriza est complètement différent de l’extrême droite. La ‘sympathie’ alléguée de Le Pen à Syriza est fausse et dégoûtante« .
Le grand écart est décidément une des disciplines préférées de nos hommes -et femmes- politiques. Mais attention à la déchirure musculaire !
Là zot la fé un l’erreur, là…