Tous les représentants syndicaux des petits commerçants sont unanimes, leurs finances sont loin d’être au beau fixe. Pour la Fedaction, le nombre grandissant de difficultés rencontrées par les petits commerçants, souvent pris à la gorge, est un signal fort que l’Etat doit rapidement comprendre. Les principaux représentants syndicaux des artisans et des petits commerçants insistent aussi sur la nécessité de solidarité. Ce matin, ces derniers ont donné la température actuelle de leur secteur : les choses vont mal…
Fedaction, Syndicat réunionnais des Tabacs-presse (SRTP), Collectif des acteurs économiques de la Réunion (CAER), Association des vitrines de Saint-Denis (AVSD), Fédération des transporteurs routiers de la Réunion (FNTR Réunion), Centre national des professions de l’automobile Réunion (CNPA Réunion) et Union des artisans et commerçants (UACT’ECO) : ils étaient tous présents à Saint-Denis ce matin. Pour la Fedaction, « il faut négocier branche par branche« .
Selon Joel Mongin de la FNTR, « ce n’est pas à la ‘Réunion Economique’ seule de prendre des décisions pour l’ensemble des entreprises réunionnaises« . Pour les représentants syndicaux présents, les décisions sont souvent prises sans aucune concertation. Pour Pierre Cornille, le président du syndicat réunionnais des tabacs-presse, l’exemple actuel du boycott des cartes téléphoniques de SFR, est révélateur : « Aucune négociation n’est intervenue et les petits commerçants subissent de plein fouet la crise actuelle« . Le président de l’Association des vitrines de Saint-Denis, Mohammad Cadjee, abonde dans ce sens : « l’Etat doit assurer ses responsabilités… La façon dont l’octroi de mer est appliqué pénalise fortement les petits commerçants« .
Que ce soient les petits commerçants ou les auto-écoles, la crise est présente au quotidien et les déclarations, tant attendues, de Nicolas Sarkozy, n’ont pas convaincu : « Nous avons un président de la République qui crie à l’injustice et qui ne fait absolument rien contre cela… ce sont 20% des chefs d’entreprises qui prennent les décisions pour les 80% restants, cela doit cesser… On a pas encore dit notre dernier mot » s’insurge Joel Mongin. Tous les secteurs sont touchés. Même le porte-parole des artisans et commerçants de Cilaos était présent. Les petits commerçants des écarts sont donc en première ligne face à la crise et le feront savoir le 5 mars prochain.
Pour Ibrahim Patel, usant du PIB de la Réunion en 2007 (un an après le Chik), la Réunion fait partie des moins bien loties des DOM : « Nicolas Sarkozy avait promis une zone franche globale pour les Dom lors de son déplacement en Guadeloupe en 2006. Puis il a mis en place une Zone franche globale par activité avec les NTIC, le développement durable, l’agroalimentaire et le tourisme. Mais à qui profite ces secteurs ? Ce sont les plus grandes entreprises qui tirent leur épingle du jeu, celles qui prennent les grandes décisions… »
Pour contrer les effets de cette crise, la Fedaction propose la « mise en place d’une prime de 150 € sur 12 mois, le temps de la sortie de la crise qui viendrait en diminution des charges que paie une entreprise sur le salaire minimum (SMIC) (…) jusqu’à juin 2010, qui correspondrait à la phase de récession de la crise. Ce qui couteraît à l’Etat 144 millions d’euros. »