Les derniers habitants de la cité Spencer du Port viennent au contact du maire, Olivier Hoarau. En amont d’une réunion de pilotage qui devait se tenir cet après-midi, la trentaine de familles encore concernée est venue réitérer toute l’impatience qui est la sienne.
Le tour de table a été une nouvelle fois l’occasion pour les habitants d’exposer le chapelet d’ennuis qu’ils subissent en vivant dans les bâtiments « indignes » de la Cité Spencer.
L’un d’eux, Jonathan Plessier, 28 ans, ne comprend toujours pas pourquoi il en est à remuer ciel et terre alors que sa mère, très âgée et handicapée, devait selon toute vraisemblance être prioritaire. Voilà 15 ans que les conditions d’habitat ont commencé à être invivables dans les murs de la Cité Spencer. Même les 3.000 euros d’indemnisation de la Semader ne remplaceront pas les trop nombreuses nuits à dormir dans des pièces où la moisissure des murs attaque leurs poumons, estime le jeune homme.
Face à l’exaspération grandissante, c’est un nouveau point qui leur a été proposé le 21 juillet. Cette fois en prise directe avec la population. Le maire assurera une permanence lundi prochain, au sein même de la cité pour « voir la situation de chacun. Si ça prend un peu plus de temps, on prolongera la permanence« , a assuré le maire.
« Si c’est faisable »
Il a été difficile à Olivier Hoarau de promettre l’intenable cet après-midi lors d’une réunion qui a parfois haussé le ton, mais dans un esprit quand même correct.
Administrateur de la Confédération Nationale du Logement, Erick Fontaine a interpellé le maire sur le levier qui est le sien puisqu’il siège dans le conseil d’administration du bailleur social. Outre la refondation des grilles locatives « en fonction des conditions de ressource » des habitants, il a demandé à ce qu’une priorité soit clairement établie.
« S’il y a des logements neufs qui sortent au Port, ils doivent aller à Spencer », a-t-il formulé. « Si c’est faisable », lui a répondu Olivier Hoarau qui a promis qu’un effort sur la médiation des demandes de relogement allait être fait. La recentralisation des demandes sera également ordonnée via le CCAS. Jusqu’à présent, les relogements qui ont pu avoir lieu n’ont clairement pas satisfait les demandeurs. « La Semader renvoie ces familles dans d’autres bâtiments en mauvais état », signale l’adminisitrateur de la CNL.
Elles sont en tout cent personnes à espérer un relogement à la cité Herbert Spencer.