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L’éthique en politique

Le fossé entre les citoyens et leurs représentants se creuse de plus en plus. En attendant une réforme en profondeur, comme le non-cumul des mandats dans le temps – encore faut-il trouver une majorité solide pour la voter –, il importe de trouver des règles d’éthique de façon à donner une meilleure assise à la […]

Ecrit par Aimé LEBON – le mardi 13 octobre 2015 à 05H48

Le fossé entre les citoyens et leurs représentants se creuse de plus en plus. En attendant une réforme en profondeur, comme le non-cumul des mandats dans le temps – encore faut-il trouver une majorité solide pour la voter –, il importe de trouver des règles d’éthique de façon à donner une meilleure assise à la démocratie. Mais dans la pratique actuelle, éthique et politique ne font pas bon ménage, surtout quand certains analystes réduisent la situation à des soi-disant dérives personnelles.

Ce n’est pas l’individu élu, en servant sa personne et son entourage, et en tournant le dos à l’intérêt général, qui en est responsable. Le système actuel caractérisé par une professionnalisation poussée de la politique entretient la défiance permanente. Chacun sait que les accords électoraux tournent autour de la répartition des indemnités de postes d’adjoints, de vice-présidence de communautés d’agglomération ou de présidence de SEM et autres, dans le dessein de renforcer les moyens des chefs de clans ; la recherche d’une synthèse à partir des différents programmes n’est que secondaire ; un Jean-Paul Virapoullé rejette le SAR, une compétence forte de la Région, et, pourtant il a la charge du programme de Didier Robert. D’ailleurs, les responsabilités effectives en montage des projets, en utilisation du bon sens de l’élu, ne sont que rarement exercées par les accapareurs d’argent public, car ce sont les cabinets politiques empâtés qui assurent le travail, les élus superbement indemnisés ne s’occupant que des contacts électoralistes sur le terrain.

Mais ce ne sont pas des comportements individuels qui peuvent dédouaner certains responsables de la caution globale qu’ils apportent au système, la manipulation « institutionnalisée » du champ associatif à des fins purement politiciennes en est la preuve.

Ainsi, c’est une fuite en avant que de s’abriter derrière la loi qui n’interdit pas ces fortes indemnités, l’assiduité n’est pas en elle-même une position éthique à réclamer, surtout à considérer que ces vice-présidents ne font rien et ne communiquent en rien sur le fond.

D’autant que ceux qui appliquent au mieux la loi pour servir leurs intérêts personnels sont les mêmes à réclamer dans d’autres secteurs une adaptation de la loi à la situation particulière de la Réunion. Et le comble, assurent-ils, pour raison d’efficacité !

Les candidats aux régionales devraient s’engager sur l’adoption d’un code d’éthique et de déontologie, à l’exemple de l’Assemblée nationale du Québec. Et si chaque tête de liste pour mettre en valeur la mission de l’élu par rapport aux attentes de la population désignait au cours de la campagne un candidat au poste de commissaire régional à l’éthique et à la déontologie… Ce serait un premier geste pour encourager la volonté de porter les valeurs éthiques que sont l’indépendance et la transparence dans l’action publique.

Aimé LEBON
Bois-de-Nèfles Saint-Paul

 

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