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L’épuisement au travail concerne 1/5ème des employés

Un spécialiste en santé publique est intervenu la semaine dernière lors de conférences. Thème de son passage dans notre département : mettre en lumière un mal qui ronge 1/5ème des employés qui vivraient un mal-être sur leur lieu de travail. Des situations qui peuvent amener jusqu'aux pires gestes. L'actualité nous le rappelle d'ailleurs trop souvent.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 24 avril 2012 à 07H42

Souffrance au travail et prise de produits toxiques : de la prévention à l’intervention. Voilà le menu des interventions en entreprises et en conférences que proposait la semaine dernière un spécialiste de la question. Le consultant et psychothérapeute en santé publique, Franck Perrigault, également dirigeant de l’organisme Conseil et formation en santé publique (CFSP Santé), a posé ses valises sur l’île il y a quelques jours.

Le phénomène d’épuisement au travail, également appelé dans sa version anglaise le « burn out » toucherait 1/5ème de la population active. « Difficile à cerner, il résulterait en bonne partie des évolutions du monde du travail : intensification du rythme, diminution des effectifs, flexibilité et précarité de l’emploi » explique-t-il.

Un mal qui exposerait ainsi les salariés à un stress chronique. Souvent assimilé à la dépression, Franck Perrigault martèle justement tout l’inverse. « Un salarié qui est en burn out est bien dès qu’il revient chez lui, contrairement au dépressif dont les signes le suivent tant au bureau qu’à la maison ».

« Les burn out sont des battants qui font des efforts pour leur entreprise. Ils se disent « je vais rester plus tard, je vais faire garder les enfants pour pouvoir répondre à la demande urgente du patron… mais ils ne reçoivent pas en retour l’investissement qu’ils ont pu réaliser ». Le lâcher prise s’installe alors. « On n’est pas dans une société qui valorise le travail de la personne. Plutôt que de valoriser les individus, on met le doigt sur ce qui ne va pas plutôt que de le féliciter sur ce qu’il a bien réalisé » continue Franck Perrigault. La logique du « pourquoi j’en ferais plus si ce que je réalise et que je réalise bien n’est pas pris en compte par mes supérieurs ? » s’installe.

Ce malaise peut s’inscrire dans des démarches à risques : prise d’anxiolytiques, alcool, zamal comme on l’appelle ici à la Réunion, parfois actes suicidaires,…car « nous avons chez les burn out des gens qui ont une forte estime de leur travail. Solliciter de l’aide chez les autres est proscrit chez eux ». Demander de l’aide, c’est en effet avouer sa défaite.

Les RH soignent le droit du travail, pas les maux de santé

Hormis ces actes qui peuvent mener à la dépendance de toxiques, l’épuisement professionnel se caractérise dans l’accomplissement des tâches au travail par « un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation (détachement, cynisme, rejet), une réduction de l’accomplissement personnel, une auto-évaluation négative » sur son rôle social.

« Il est essentiel de sensibiliser les professionnels de santé et le personnel d’entreprise pour prévenir les risques et accompagner les salariés en souffrance ». Pour diminuer ce qu’il appelle les « risques psycho-sociaux », le professionnel prône une meilleure reconnaissance de ce mal qui gagne les entreprises en silence. Premier constat : « Il n’y a pas de formation initiale réservée aux RH (ressources humaines) dans ce domaine. Les RH gèrent uniquement le droit du travail et pas les individualités » explique Franck Perrigault. « La sophrologie, la médecine du travail qui doit éviter la facilité de prise d’anxiolytiques ou encore le recours à la pratique de sports » sont des débuts de solution.

Un employé dans cet état de stress, c’est 16% de productivité en moins dans son travail, évalue le professionnel. Seule note positive qui tranche dans le discours de Franck Perrigault : « il y a quand même 80% des salariés qui vont bien au travail ». Et ça aussi il faut le dire.

 

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