Le procureur de la République de Paris François Molins a tenu un point presse, ce mardi, sur l’attentat commis vendredi dernier contre l’usine Air Products de Saint-Quentin Fallavier en Isère. Le procureur a notamment souligné que l’attentat perpétré par Yassin Salhi est un acte terroriste par nature.
La décapitation rappelle précisément un mode opératoire habituel de Daech
Le procureur a précisé que vendredi matin, Yassin Salhi est parti de son domicile avec sur lui un couteau et une arme factice, et bien que son acte n’ait pas l’objet d’une revendication, ce dernier « correspond très exactement aux mots d’ordre de Daech », comme la mise en scène de la décapitation et l’envoi de photos pour une possible revendication l’accréditent.
« Yassin Salhi a décapité sa victime, a accroché la tête de sa victime à un grillage, en cherchant à donner à son acte une publicité maximale, ce qu’il a d’ailleurs revendiqué au cours de sa garde à vue. On peut noter que cela correspond très exactement aux mots d’ordre de Daech, qui appelle régulièrement à commettre des actes de terrorisme sur le territoire français, et précisément à égorger les mécréants. La décapitation rappelle elle aussi précisément un mode opératoire habituel de cette organisation terroriste », a expliqué dans les détails François Molins, rapportant que « la tête était entourée de deux drapeaux portant la profession de foi islamiste », des drapeaux « achetés la veille » de l’attentat terroriste.
Le destinataire du selfie aurait demandé l’autorisation à l’Etat islamique de pouvoir diffuser ces clichés
La tentative d’explosion au sein d’un complexe chimique, « ressemble à une opération martyre », a aussi affirmé François Molins, déclarant que l’acte terroriste était ainsi bel et bien signé, malgré les dénégations de Yassin Salhi qui met en avant des motivations personnelles.
François Molins a également rapporté que Yassin Salhi était « visiblement régulièrement en relation » avec un ressortissant français Sébastien-Yunes V.-Z, parti combattre dans les rangs de Daech en 2014, auquel Yassin Salhi a transmis un selfie macabre posant aux côtés de la tête de son patron assassiné. Le destinataire du selfie aurait « demandé l’autorisation à l’Etat islamique de pouvoir diffuser ces clichés », a révélé le procureur de la République de Paris.
Une information judiciaire pour assassinat en relation directe avec une entreprise terroriste a été ouverte, a annoncé le procureur. « Le parquet a également requis le placement en détention provisoire de Yassin Salhi, après sa présentation à un juge d’instruction ce mardi, en vue d’une mise en examen ».