Les trois petits singes : rien vu, rien entendu, rien dit. Les symboles de cette hypocrisie répandue partout, chez nous comme ailleurs.
Ce fondu de Claudy Siar se fait un buzz à bon compte en faisant semblant de se rendre compte que l’esclavage existerait encore. Pire ! Ce sont ses frères de couleur qui en seraient les seules victimes. On n’est pas plus stupide ni plus ignorant.
Non loin de la Libye, en Mauritanie, l’esclavage n’a été aboli qu’à la fin des années 80. Sur le papier. Parce que dans la réalité…
Dans les pays du Golfe, outre un esclavage factuel, connu de tous mais soigneusement passé sous silence, il y a aussi la situation des travailleurs immigrés indonésiens, malais, indiens, dont le statut n’a rien à envier à celui des esclaves officiels. On le sait mais on fait les yeux doux à ces salauds. Le pétrole, vous comprenez ? Désolé, meeeuuusieur Siar si leur couleur de peau ne vous émeut pas. Votre indignation devient sélective, là, vous ne trouvez pas ?
En Inde, une personne peut, et c’est fréquent et accepté, se réduire volontairement en esclavage pour payer ses dettes. C’était, outre l’indépendance, un des chevaux de bataille du Mahatma.
Il y a ces diplomates habitant les luxueux arrondissements de Paris, qui utilisent des travailleurs venus de leur propre pays, dont la situation est atroce.
Au Soudan, l’esclavage est courant là encore. Tout ceci, on le sait. Bien sûr que la situation des immigrants de Tripoli est sordide et révoltante mais cela ne date pas d’aujourd’hui. Arrêtons de faire comme si on le découvrait.