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L’ancien bras droit du commandant Cousteau se confronte à la crise requin

Son CV parle pour lui. François Sarano, docteur en océanographie, fondateur de Longitude 181 Nature, chef d'expédition et ancien conseiller scientifique du commandant Cousteau, pose ses palmes à la Réunion. Invité par la Réserve marine et les professionnels de la plongée, l'homme est aussi attendu sur la crise requin, dont il a perçu quelques mauvaises ondes depuis la métropole...

Ecrit par . – le mardi 26 novembre 2013 à 17H42

C’est un VRP reconnu que se paye la Réserve marine, l’IRT et les acteurs de la plongée à la Réunion. « Rencontré en métropole dans le cadre d’un congrès en octobre, François Sarano a accepté notre invitation », explique Soraya Issop-Mamode, directrice de la Réserve naturelle marine.

Un mois plus tard, ce sont tous les professionnels de la plongée sous-marine qui comptent bien profiter de cette présence dans notre département. Pas de chichi, François Sarano est bien à la Réunion pour « valoriser la réserve et ses partenaires dans un contexte tendu et apporter son regard extérieur au vu de l’expérience qui est la sienne avec les autres réserves marines dans le monde », cadre la directrice. Voilà qui est dit.

« Une réserve marine, c’est une richesse. Dans tous les endroits du monde où j’ai pu me rendre, la réserve marine était soutenue par tous les gens », débute-t-il son intervention. « De l’extérieur, on est stupéfait. J’ai même entendu dire que la réserve marine causait des désordres écologiques. Je comprends qu’il y ait des opinions différentes mais je dis : êtes-vous allés dans l’eau pour constater ? » demande-t-il aux détracteurs de la réserve.

François Sarano prévient que la recherche de solutions à cette « crise requin » ne peut éviter la question de la valeur de celui qui parle. « Est-ce que quelqu’un qui ne va pas dans l’eau peut avoir le même poids que quelqu’un qui y est tous les jours ? ». Pour ne pas tomber dans « le café du commerce, il faut faire parler les plongeurs, les apnéistes, les photographes sous-marins », ceux dont le témoignage a une « valeur ».

Ces derniers, justement, qui accompagnent l’invité ces prochains jours, exposent leur expérience en matière d’observation des squales. « Deux fois en 12 ans de plongée, matin et après-midi », garantit Max Grall, le gérant de B’Leu Océan, affilié à Longitude 181.

 

Tout en précisant qu’il a lui même connu des drames de plongée dans son cercle de connaissances, François Sarano reste ébahi par la caisse de résonnance que les attaques de requins ont eu ici. Sans même y avoir posé les pieds au cours de cette crise, il se dit par contre « blessé » par les mails incendiaires qu’il a pu recevoir, du genre : « si tu viens à la Réunion, on te fera la peau ». « J’ai connu très peu d’endroit où la pression était si forte », affirme François Sarano, tout en précisant que cette pression se retourne contre leurs auteurs et l’ensemble des disciplines tournées vers l’océan, au-delà du surf. Une mauvaise pub pour la Réunion en somme. Il faut dire que les usagers de la mer reprochaient à Longitude 181 de commenter la crise requin depuis… la métropole, sans antenne locale.

« Faire confiance aux scientifiques »

Tout en ne minimisant pas le phénomène d’attaques à répétition dans le secteur Ouest ces deux dernières années, l’ancien chef d’expédition de la Calypso estime que l’« on ne conduit pas une politique dans l’émotion ». Il prend en exemple Hawaii, également touchée cette année par une série d’attaques mais dont la gestion est autrement plus responsable qu’à la Réunion. Face à ce phénomène nouveau qui touche la côte Ouest, François Sarano en appelle à la la limitation des prises de risques par les usagers. « Les usagers doivent s’appuyer sur les connaissances. Lorsque je fais de l’escalade, que je vais en montagne, je n’y vais pas quand il est annoncé de la pluie », lance-t-il. « Je peux bien y aller si je le veux mais je limite les risques si je prends en compte ces données ».

Pour lui, il n’y aura pas de solution miracle autre celle qui consiste à « minimiser » le risque et faire confiance aux scientifiques, à l’IRD. « S’ils avaient tiré leurs conclusions au bout de deux mois, vous les auriez traité de charlatan. Il est normal qu’une étude soit longue », ajoute-t-il, tout en précisant quelques minutes plus tard que « les comportements des requins sont très difficiles à mettre en boîte, très difficiles à expliquer ». Une certitude selon lui : le bouledogue aime l’eau douce, il peut remonter très loin dans les fleuves, et est très côtier.

Les plongeurs qui l’accompagnent remettent le couvert: « L’île n’est pas infestée de requins. On ne dit pas qu’il n’y en a pas, on dit qu’on n’en voit pas ». François Sarano plonge ce mercredi dans l’Ouest pour confirmer la règle. Sans doute pourra-t-il y constater d’éventuels changements après avoir mis les bouteilles pour la première fois à la Réunion au début des années 80, au Cap la Houssaye.

 

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