La Réunion attractive, intégrée dans le monde et inscrite dans une continuité « globale »… C’est l’objectif réitéré par la Région ce mardi lors d’une conférence de presse. La continuité, qu’elle soit numérique, économique ou territoriale est synonyme d’égalité face à la métropole, selon Didier Robert, président de la Région.
Après être revenu sur le travail de la Région depuis 2010 contre la fracture numérique, notamment le POP (Plan ordinateur portable) qui a permis à 80.000 lycéens d’obtenir un équipement moderne, le président de Région a annoncé une couverture internet « 100% haut débit » prévue sur toute l’île cette année. La hauteur de l’investissement est de 182 millions d’euros jusqu’en 2020, dont 90 millions proviennent de la Région, afin de pouvoir alimenter 120.000 foyers. Au programme cette année également, 15 sites de « montée en débit » sur 45 sites prévus au total.
Le « wifi grand public » devrait aussi être accessible dans la plupart du territoire, soit 100 zones comme des écoles, plages, musées, etc, dès les mois de juillet/août cette année. Une action qui coûte 1,5 millions d’euros, dont la moitié est prise en charge par le FEDER.
Une demande a aussi été faite auprès de l’Etat pour les investissements nécessaires pour une baisse des coûts d’internet et de téléphonie à La Réunion ainsi qu’en « roaming ».
L’Etat qui ne cesse de décevoir, selon Didier Robert, comme lors de son désengagement de l’instauration d’un serveur de contenu à La Réunion qui représente une somme de 5 à 7 millions d’euros. Le but: ramener le contenu numérique sur le territoire (actuellement en métropole) afin qu’il coûte bien moins cher au grand public (10 fois moins cher).
20.000 bons de continuité territoriale distribués depuis février
« Je dénonce également l’égarement de l’Etat qui s’est désengagé, l’année dernière, de la continuité territoriale en promettant un soutien maintenu pour les formations, ajoute Didier Robert. Un gouvernement pris en flagrant délit de tromperie alors qu’il se désengage aussi de la mobilité des jeunes réunionnais vers le Quebec et des étudiants en formations sanitaires et sociales en métropole ».
Si la Région se félicite des 20.000 bons de continuité territoriale distribués depuis le 16 février, elle affirme qu’il sera difficile de maintenir la mobilité de ces centaines de jeunes chaque année au Quebec et en formations sanitaires en métropole qui coûtent environ 7 millions d’euros.
Un retrait total d’environ 35 millions d’euros de l’Etat
« Si l’on ajoute les 7 millions dédiés aux formations, les 5 à 7 millions pour le serveur de contenu et les 18 millions de dotations globales, on se retrouve avec un retrait total d’environ 35 millions d’euros de l’Etat, s’indigne Didier Robert. Derrière les grands discours de la ministre des Outres-mers, il y a une réalité qui n’est pas la même ».
« Je l’ai sollicitée pour une prise en charge des voyages direction métropole-Réunion, vu que la Région prend en charge la mobilité dans l’autre sens, et pour le moment, c’est silence radio, affirme-t-il, j’ai donc écrit à tous les présidents de régions de France pour les inciter à suivre l’exemple d’Île de France qui aide à financer les voyages à La Réunion en cas de deuil dans leur famille et à concrétiser des dispositifs plus complets pour la mobilité ».
La continuité économique a aussi été évoquée, avec la création d’une « maison d’export », une initiative de la Région et du Club Export, qui regroupera les 27 associations et institutions d’importations et exportations pour une meilleure coordination.