Connaître l’opinion et les pratiques des médecins de la Réunion sur la vaccination, c’était tout l’enjeu de l’enquête menée par l’ORS (Observatoire régional de Santé). L’étude portait plus particulièrement sur la vaccination des jeunes enfants de moins de six ans. Au total, 76 médecins de toute l’île ont répondu au questionnaire de l’enquête, dont 12 pédiatres. Globalement, 93 % d’entre eux sont favorables à la vaccination en général mais ils n’ont pas tous la même opinion concernant chacun des vaccins et leur utilité.
Par exemple, 58% émettent des réticences ou des doutes concernant le BCG (tuberculose) et 36% pensent même qu’il est inutile. A l’inverse, pour les vaccins coqueluche, Hib (méningite), DTP (diphtérie, tétanos et la poliomyélite) et ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole), la majorité des médecins pensent qu’ils devraient être obligatoires. Peu de médecins émettent des doutes ou des réticences quant à ces vaccins.
Si tous proposent la vaccination ROR aux enfants de moins de six ans, seul un médecin sur deux le fait pour le BCG en raison de « la difficulté technique de la vaccination ou de doutes quant à l’efficacité. »
La deuxième injection du « ROR » souvent « oubliée »
Une telle enquête vise notamment à consolider les pratiques de vaccination. Les services de l’ARS et le ministère de la santé ont observé une baisse de la vaccination à la Réunion mais aussi en métropole. Il s’agit donc d’œuvrer pour améliorer la couverture vaccinale. Pour le vaccin ROR, deux injections sont nécessaires pour qu’il soit efficace. Si la première injection (à neuf mois) semble ne pas poser de problème, c’est la deuxième injection qui est souvent « oubliée ».
« Pour le ROR, nous avons augmenté l’âge pour le remboursement à 100 %. Désormais, on peut se faire rembourser intégralement jusqu’à 17 ans », souligne Reine-Claude Lagacherie, du service information santé de la CGSS. L’objectif est de permettre à un maximum de jeunes de pouvoir être vaccinés contre ces maladies.
Un rapport plus complet de l’ORS devrait bientôt apporter davantage de précisions sur la vaccination à la Réunion. Il devrait permettre d’orienter les actions pour consolider ces pratiques de prévention.