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L’e-commerce, chance ou fléau ?

En 2013, la Réunion comptait environ 500 e-commerçants. Très développé en France métropolitaine, ce concept reste timide sur l’île, mais n’épargnera probablement pas longtemps les commerçants traditionnels. Sonia, jeune femme travaillant dans un magasin de vêtements de Saint-Denis comprend tout à fait le consommateur : « En tant qu’acheteuse tout d’abord, je sais bien qu’il y […]

Ecrit par Maëlys Peiteado – le vendredi 25 avril 2014 à 10H04

En 2013, la Réunion comptait environ 500 e-commerçants. Très développé en France métropolitaine, ce concept reste timide sur l’île, mais n’épargnera probablement pas longtemps les commerçants traditionnels.

Sonia, jeune femme travaillant dans un magasin de vêtements de Saint-Denis comprend tout à fait le consommateur : « En tant qu’acheteuse tout d’abord, je sais bien qu’il y a une infinité de choix sur internet et c’est souvent moins cher ».

Même si l’e-commerce reste une concurrence directe pour Sonia, elle est parfois tenté de faire ses achats en ligne : « Je n’achète sur internet que ce que je ne trouve pas en magasin, ou alors quand je retrouve un même produit mais vraiment moins cher ».

Mais attention aux mauvaises surprises ! Si les prix sont souvent imbattables sur internet il y a des risques. Un tissu décevant au toucher par rapport à l’idée qu’on se faisait avec la photo mise en ligne, une taille qui ne correspond pas ou encore, le pire, la carte bleue piratée pendant l’achat…

Autant de mauvais scénarios que l’on préfèrerait éviter, d’où la valeur sûre du bon vieux magasin en ville.

Ces petits accidents ne semblent cependant pas décourager les acheteurs qui se font de plus en plus nombreux sur la toile. Outre les géants historiquement leaders du commerce internet (Amazon, E-bay, et Alibaba), de plus en plus de grandes ligne de vêtement, qui fonctionnent déjà bien en magasin, ouvrent leur boutique sur internet (Zara, H&M etc…)

« L’arrivée du e-commerce nous coûte des clients »

Farhana Badat, responsable d’un magasin de lingerie dans le chef-lieu admet que l’e-commerce a modifié ses ventes : « Bien sûr, l’arrivée de l’e-commerce nous coûte des clients… Mais quand on sort une collection ça ne nous fait pas peur. Par contre sur une promotion oui. Certains sites proposent des produits de nouvelles collections à parfois -70% ! »

Elle se console quand même : « En tant que magasin de lingerie, nous avons plusieurs avantages. Déjà, nos types de produits nécessitent plus d’essayages que d’autres vêtements. Et contrairement à ceux-ci, la lingerie reste plus compliquée à échanger en cas d’erreur ». Les consommateurs de lingerie préfèreraient acheter en boutique plutôt que de prendre le risque de se tromper sur le produit.

Simplement vu comme nouveau moyen de distribution, par certaines entreprises, le e-commerce est une manière d’élargir la clientèle de certains commerçants. Farhana Badat estime que c’est un véritable « atout » et qu’elle est « prête à le faire, même si la mise en vente en ligne reste encore trop chère pour le moment ».

Sur l’île, l’e-commerce a rapidement été exploité par de grandes surfaces, comme Jumbo Score, qui a lancé un drive en 2013, ou encore Ravate, qui met en ligne des produits exclusivement sur son site et pas en magasin, afin d’assurer le développement de son commerce web.  

Une démocratisation difficile

Malgré une tentative en novembre 2013 de démocratiser le concept avec la semaine de e-commerce à La Réunion, une initiative de l’ARTIC (Association réunionnaise des professionnels des technologies d’information et de communication), l’île est encore à la traîne. Avec entre 400 et 500 e-commerçants en novembre 2013 sur l’île, les ventes en ligne se font plutôt rares, contrairement à la Métropole où les ventes sur internet explosent. En 2013, les Français ont réalisé plus de 600 millions de transactions en ligne pour un montant de 51,1 milliards d’euros.

Pour Farhana Badat cela s’explique par le fait que « l’e-commerce n’est pas encore totalement entré dans les mœurs de la Réunion ». Un vendeur de tissus de Saint-Denis considère, lui, que c’est son secteur d’activité qui ne correspond pas encore à la demande de vente en ligne, et que sa clientèle habituelle non plus. C’est pourquoi il se dit « encore épargné par rapport aux vendeur de chaussures ou de vêtements » qui eux, « subissent clairement l’impact de l’e-commerce ».

Faiçal, gérant du magasin cadeau, n’a « pas peur du tout du développement de ce nouveau commerce ». Et pour cause ! il s’est lui même déjà mis sur internet mais « ça ne marche pas du tout ». Ouvert en fin 2013 le site a enregistré un total de vente qui s’élève à… zéro !

Une des raisons les plus fréquentes du non-développement de l’e-commerce à la Réunion, en termes de consommation, c’est l’Octroi de mer. Cette taxe sévit sur toutes les importations de la Réunion. Au vu du faible nombre de sites de vente réunionnais, elle touche la majorité des achats en ligne de l’île et rend tout de suite très difficile les importations, constituant un frein à la consommation. Même un produit peu cher voit son prix s’envoler dès qu’on y ajoute les taxes et frais de livraison.

Mais des sites internationaux ont bien compris que ce problème limitait beaucoup leurs possibles bénéfices. Le site Asos, par exemple, n’a aucun frais de livraison (hors livraison express). Le prix du produit sur le site internet correspond à celui que vous allez payer, une aubaine pour un habitant d’Outre-Mer.

Bien sûr, la meilleure façon de profiter au maximum des petits prix de l’e-commerce depuis la Réunion, c’est d’acheter sur un site peï. Les sites comme Shopping974, Réunishop et Cosmeworld proposent souvent des prix métropole pour un service de proximité. Et pour les plus réticents, des SAV 24h/24h sont à l’écoute permanente du client.

 

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