La « Corsisation des emplois ». Le terme a été employé hier lors d’une session de l’Assemblée de Corse, présidée par Jean-Guy Talamoni, élu en décembre dernier.
Le président de l’Assemblée de Corse est allé puiser du côté de La Réunion, ou plus exactement puiser dans la déclaration de François Hollande lors de sa visite dans notre île en août 2014, sa piste pour résorber le chômage pour les Corses. Avec visiblement la même définition, celle de la priorité donnée à l’embauche, à compétences égales, des Corses, comme celle des Réunionnais qui espèrent un retour au péi après des années à exercer dans l’Hexagone.
En corse aussi le débat semble donc se poser dans les mêmes termes face à la problématique du chômage. Au détour d’une intervention au cours de cette séance plénière ce vendredi 11 mars, le président de la collectivité territoriale de Corse a ainsi trouvé séduisante la préconisation prononcée sur notre sol par le Président de la République. C’était le 21 août 2014.
Les élus corses devaient débattre hier de l’élaboration d’une « charte pour développer l’emploi local en Corse » lorsque Jean-Guy Talamoni, par ailleurs militant du parti indépendantiste Corsica Libera, a repris l’idée émise par François Hollande lors de son discours à La Réunion.
« Quel sera l’esprit de cette charte ? s’est ainsi lancé Jean-Guy Talamoni, cité dans Corse Matin, devant les 50 conseillers de l’assemblée. « Partons de cette nécessité que les emplois disponibles ici puissent être proposés aux Corses, dès lors qu’ils en ont les compétences ». Ces paroles, ce ne sont pas les miennes. Ni même celles d’un responsable politique ou syndical nationaliste. Ce sont celles de François Hollande, prononcées au mois d’août 2014 à Saint-Joseph de la Réunion. La seule liberté que j’ai prise est de remplacer « Réunionnais » par « Corse ». Mais quand les solutions sont bonnes, je ne vois pas pourquoi ce qui est possible pour une île de l’océan Indien deviendrait une hérésie pour une île de la Méditerranée », a déclaré Jean-Guy Talamoni.
Le débat, à La Réunion comme en Corse, sera sans nul doute nourri du rapport Lurel sur l’égalité réelle que le député guadeloupéen doit justement remettre à la ministre des Outre-mer, George Pau Langevin, mardi prochain à Paris.