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L’Agorah doit renaître après la publication d’un audit très critique

Le rôle de l'Agence pour l'observation de la Réunion, l'aménagement et l'habitat (l'Agorah) devra être réaffirmé. C'est le souhait établi par un rapport d'audit de la structure financée par la Région, le Département et l’État. Une renaissance qui passe aussi par un changement d'hommes.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 05 juillet 2011 à 08H10

 

Jeudi 30 juin, l’ordre du jour de l’assemblée plénière de la Région donne l’occasion à Fabienne Couapel-Sauret, conseillère régionale de la majorité, de tacler gentiment Philippe Jean-Pierre, opposant de l’Alliance mais surtout concerné en premier lieu en tant qu’ex-directeur de l’Agorah jusqu’à début 2011.

Le rapport d’audit, réclamé par le représentant de l’Etat, fait état d’une agence en état stationnaire aggravé. Une situation qui s’est compliquée à cause, ironie du sort, du choix opéré par l’ancienne majorité régionale. Celle-ci avait en effet décidé "d’internaliser la révision du SAR (Schéma d’aménagement régional), et de ne faire appel à l’agence que de manière ponctuelle ou périphérique".

Philippe Jean-Pierre réussira à désamorcer la critique par un élégant "si vous ne m’aimez pas (en direction de Fabienne Couapel-Sauret, ndlr), sachez que je vous aime madame", qui fera sourire l’assemblée. Sympathique, mais probablement pas suffisant pour faire taire les critiques.

Après ce retrait de portefeuille du SAR, l’un des gros chantiers de l’agence, la structure a tenté, tant bien que mal, de prospecter vers d’autres champs d’activités et cela avec des "fortunes diverses", comme le souligne l’audit.

"Absence d’ambition" pour l’Agorah

Les mots du rapport sont encore plus directs à l’encontre de la structure et de ses cadres. "La gouvernance de l’Agorah apparaît aujourd’hui très affaiblie du fait d’un engagement insuffisant des partenaires. Le niveau de participation aux conseils d’administration n’est pas à la hauteur des enjeux et diminue la légitimité de l’outil. Le "consensus mou" qui régit actuellement le pilotage politique de l’agence ne lui permet pas de se projeter dans l’avenir et de dégager des moyens suffisants pour mener à bien ses missions. L’absence de programme pluriannuel témoigne de l’étiolement de la gouvernance et de l’absence d’une ambition partagée pour l’agence".

Plus loin, le rapport enfonce le clou. A cause de moyens financiers régulièrement remis en cause, la direction de l’Agorah a gouverné de façon "prudente, voire boutiquière".

Le rapport s’inquiète (au moment de l’audit) du management même de l’agence. "Le directeur actuel (Philippe Jean-Pierre, qui a démissionné début 2011, ndlr), dont les qualités personnelles ne sont pas discutées, exerce par ailleurs des fonctions de professeur à l’Université de la Réunion. Il ne peut donc intervenir à temps plein dans la direction de l’agence, ce qui diminue ses disponibilités pour s’impliquer dans l’animation technique de l’équipe. Avec le départ de plusieurs cadres confirmés, ce manque d’encadrement technique est devenu un handicap. Par ailleurs, sa récente élection en tant que conseiller régional contribue un peu plus à brouiller l’image de l’agence".

Anticipant d’une certaine manière cet état des lieux peu flatteur pour cette agence censée accompagner les grandes orientations dans l’aménagement du territoire réunionnais, Philippe Jean-Pierre démissionnera début 2011.

Une nouvelle gouvernance

Un retrait qui permet à la structure d’envisager une nouvelle impulsion. Cela commence par le changement d’hommes. C’est justement Fabienne Couapel-Sauret qui succède à la présidence à Jean-Yves Langenier, dont la fin de mandat au Conseil général fait perdre sa compétence pour présider l’agence. La conseillère régionale sera épaulée par deux vice-présidents représentants directs de l’Etat (Bertrand Galthier de la DEAL) et du Conseil général (Gérald Incana). La structure est toujours à la recherche d’un nouveau directeur en lieu et place de Philippe Jean-Pierre.

Après les têtes, c’est aussi la stratégie future de l’Agorah qui a été évoquée la semaine dernière. Le SAR retourne donc dans le giron de l’Agorah, en quelque sorte son coeur de métier. L’observatoire des déchets ou encore celui des risques liés à l’aménagement du territoire s’ajoutent aussi à sa nouvelle gouvernance pour un budget ramené à l’équilibre (890.000 euros) pour 2011. Une année qui sera surtout celle de la transition.

 

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