Le 10 septembre dernier, Me Léopoldine Settama, alors au volant de son véhicule, renverse, devant la maison des avocats de Saint-Denis, une grand-mère et un bébé. Bilan, les deux personnes sont blessées dans l’accident.
Un an et demi plus tard, le JIR fait savoir que l’ex-bâtonnière de Saint-Denis a été jugée lors d’une audience de CRPC. Une audience de plaidé coupable, proposée sur l’initiative du juge d’instruction, du procureur de la République, de l’accusé ou de son avocat, et où la personne incriminée reconnait les faits qui lui sont reprochés.
Mais cette audience lève quelques doutes. Le JIR révèle qu’elle s’est déroulée dans la plus stricte intimité dans le courant du mois de février. Et à en croire le témoignage des parties civiles, sans leur présence. Une procédure qui laisse à penser que la justice n’est pas rendue de manière équitable. Interrogé par nos confrères, le procureur de la République, Philippe Muller, a expliqué que l’avocate avait été jugée comme n’importe quel citoyen.
5.600 euros d’amende pour Me Settama
De son côté, Me Leopoldine Settama s’inscrit en faux. « J’ai immédiatement reconnu ma culpabilité lors de l’accident. J’ai été condamné à 5.600 euros d’amende pour défaut de maitrise de mon véhicule« , explique-t-elle. Sur la question de l’audience en CRPC, l’ex-bâtonnière rappelle que ces audiences sont « publiques » et ouvertes à tous. « Je n’ai rien à cacher et je n’ai rien négocié. La CRPC a été possible car j’ai reconnu l’infraction dès ma première audition (par la police ndlr)« , poursuit-elle.
Mais Léopoldine Settama digère mal les déclarations des parties civiles. « Elle (la grand-mère) était présente avec son avocate (elle nous montre le compte rendu d’audience ndlr). J’étais batonnière en exercice et mon mari est magistrat. J’aurais pu avoir toutes les raisons de cacher tout ça. Mais non. Je me bats quotidiennement contre l’injustice et je ne me vois pas être traitée différemment des autres« , précise Me Léopoldine Settama.
L’ex-bâtonnière de Saint-Denis explique « se réserver » le droit de déposer plainte. « Je trouve ça dégueulasse« , lâche-t-elle furieuse.