C’est à Sainte-Rose où la filière fruits et canne à sucre a subi de plein fouet les rafales de 150 km/h de Bejisa que la Chambre d’agriculture a fait un point ce dimanche.
Le bilan est lourd, des pieds de letchis déracinés, des bananiers pliés et des parcelles de cannes à sucre grillées par l’eau de mer apportée par les vents.
Après ce constat, le vice-président de la chambre verte, Jean-Yves Minatchy, a troqué sa casquette pour celle de la CGPER. La visite dans le département du président de la FNSEA représentait une trop belle occasion pour le porte-parole infatigable de l’agriculture locale.
« Concernant l’arrivée de M. Beulin, comme on dit : « la goyave de France », rigole Jean-Yves Minatchy, et bien « il a été invité sur un plateau télé hier. On lui a parlé de ces 100 dossiers qui n’ont toujours pas été indemnisés par rapport à la sécheresse et à Dumile. Sa seule réponse a été de dire qu’il y avait aussi des retards d’indemnisation en métropole. Ben, cossa ou la ni fé ici. Il est incapable de défendre les paysans en métropole donc je pense qu’à la Réunion on n’a pas besoin de lui », lance avec vigueur Jean-Yves Minatchy, qui n’en a pas fini avec le N°1 de la FNSEA.
« Moi, je pensais qu’il venait à la Réunion pour nous dire , voilà, il faut restaurer la démocratie au niveau des instances agricoles. Je m’explique : Nous sommes majoritaires à la Réunion mais on n’a aucun représentant dans certaines instances. Ce sont les syndicats minoritaires qui règnent en maîtres absolus. Dans quelle démocratie sommes-nous ? Et là, on vient ici nous donner des leçons. M. Beulin est un président en perte de vitesse en métropole, et ça se confirme à chaque élection », ironise-t-il.
La visite de terrain ce matin à Sainte-Rose a aussi été l’occasion pour Jean-Yves Minatchy de revendiquer trois mesures exceptionnelles suite à l’épisode cyclonique. La première serait que l’Etat verse plus rapidement l’aide à la production de la canne. La deuxième revient à demander le paiement des sous-produits de la canne livrée en usines en novembre-décembre dernier. « Elles n’ont pas encore été payées », signale la figure de la CGPER.
Enfin, le syndicaliste espère ne plus voir reproduire les délais trop longs des indemnisations précédentes liées à la sécheresse ou à Dumile. « Le décret de catastrophe naturelle devrait être pris le 15 janvier. Il faut que les paysans soient payés dans les trois mois qui suivent ».