Le Quotidien me fait trop d’honneur. Une demi-page rien que pour moi tout seul, c’est trop… Ce n’est pas tant l’article en lui même qui pose problème. Bernadette Loubien, la journaliste, a relativement bien rendu compte des précisions que je lui avais données, même si elle a omis certains faits importants pour une bonne compréhension. Non, si je devais lui reprocher quelque chose, c’est plutôt le titre « Pierrot Dupuy en justice« , qui me présente comme un criminel…
Quels sont les faits?
Il y a quatre ans, alors que deux de mes enfants devaient aller faire leurs études à Rennes, j’avais souhaiter y acheter un appartement pour les loger plutôt que d’en louer un. Lors d’un séjour d’une semaine sur place, un agent immobilier me fait visiter un très beau F3 datant du 18ème siècle, avec de magnifiques poutres apparentes, au 3ème étage d’un immeuble donnant sur une place, dans le cœur historique de la ville.
La visite ne durera en tout et pour tout qu’un 1/4 d’heure mais j’ai le coup de foudre et je craque.
Peu de temps après, j’apprends que si je loge mes enfants dans un appartement m’appartenant, je perds le bénéfice de l’allocation logement, montant que j’avais pris en compte lorsque j’avais effectué mes simulations financières.
Pour respecter la loi, je décide donc au final de les installer dans un autre appartement, et de louer celui que je venais d’acheter.
Je confie donc la gestion de mon appartement et la recherche d’un locataire à l’agence qui me l’avait vendu, et qui se trouve être également le syndic de l’immeuble. Ce détail aura son importance plus tard.
Cet agent immobilier qui m’avait jusque là présenté l’appartement comme étant parfait, découvre tout à coup qu’il convenait d’y effectuer des travaux pour le mettre en sécurité si je souhaitais le louer. Et notamment qu’il fallait refaire une rembarde de fenêtre. J’ai accepté le devis et les travaux ont été effectués.
Peu de temps après, l’appartement est loué à des jeunes.
Le 6 septembre dernier, mes locataires donnent une fête dans l’appartement et trois de leurs amis se penchent pour regarder en bas sur la place. Ce faisant, ils appuient de tout leur poids sur la rembarde qui cède. Les trois jeunes chutent du 3ème étage et l’un d’entre eux décède. Les deux autres sont grièvement blessés.
Ce que j’ai exprimé à la journaliste du Quotidien, et qui je pense n’a pas assez été retranscrit, c’est mon impuissance devant une telle situation qui peut arriver à n’importe qui achetant un appartement ancien et qui le loue ensuite. Qu’aurais-je pu faire, surtout à 10.000 km?
L’agence immobilière syndic de l’immeuble n’a rien trouvé à redire sur l’état des rembardes et n’a pas envisagé de demander aux propriétaires de les faire refaire…
La même agence immobilière, quand elle m’a vendu l’appartement, ne m’a également rien signalé.
Et quand je lui ai donné le bien à louer, ils m’ont certes demander de faire des travaux – que j’ai effectués – mais qui malheureusement ne concernaient pas la rembarde qui a cédé, mais une autre, sur l’autre façade de l’immeuble.
Le professionnel qui loue le bien immobilier d’autrui a une reponsabilité de fait, responsabilité que mon agence immobilière ne conteste d’ailleurs même pas.
L’information qu’apporte en plus le Quotidien, et que je n’avais pas, est que l’affaire a été évoquée devant un juge des référés qui m’a condamné parce que je n’étais pas là pour me défendre. Cette raison, ce n’est pas moi qui la donne, mais le juge lui même, propos repris par le Quotidien. Je ne vois pas comment j’aurais pu être présent, n’ayant pas été informé de la procédure.
Je vais bien évidemment faire appel, et le simple fait que j’aie confié la gestion de mon appartement à une agence immobilière suffira à m’exonérer.
Voilà l’affaire telle qu’elle est et qui m’a valu le titre du Quotidien « Pierrot Dupuy en justice« …
Il se trouve que je ne crois pas au hasard. Cet article est publié quelques jours après que j’aie décidé de porter plainte contre le groupe Quotidien pour abus de position dominante dans le domaine des fréquences radios et en matière de publicité. Je reviendrai bientôt sur le sujet, mais vous ne m’enlèverez pas de la tête qu’il n’y a pas de fumée sans feu…