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« Je ne suis pas folle ! Ils sont ligués contre moi »

Tribunal correctionnel de Saint-Pierre, le 6 mars 2014:

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 07 mars 2014 à 10H20
Il y avait longtemps que la Cour et le Parquet n’avaient pas eu droit à la théorie du complot.
 
Marie-Henriette ne paye pas de mine comme ça. Frêle, petite, presque malingre, elle donne l’impression que le premier coup de vent va l’emporter. Mais quelle énergie ! Quelle tonitruance ! Quelle obstination ! En guerre contre le reste de l’humanité, elle ne lâche jamais prise : c’est rien que des méchants !
 
Prévenue de violences, tentatives de coups et blessures, menaces, diffamation, coups et blessure avec arme (elle a « piqué » son propre fils avec une fourchette), le verbe haut, elle est animée du farouche désir de convaincre la Cour et l’auditoire de sa totale innocence.
 
Si elle est à la barre, c’est parce que le monde entier s’est ligué contre elle.
 
Non elle n’est pas folle. Non elle n’est pas psychopathe. D’ailleurs, elle brandit des radios de sa tête (un IRM selon elle) prouvant qu’elle n’a rien sous son crâne.
 
Elle n’est peut-être pas psychopathe mais sociopathe, ça…
 
Le drame de cette petite madame, c’est que chaque fois qu’elle a pris une maison en location, elle s’est très vite créée des collections d’ennemis dans son entourage proche. Le Guiness of Records n’est pas loin. Elle ne s’entend avec personne, soupçonne tout le monde de lui en vouloir et le monde entier de se liguer contre elle. C’est ce qu’on appelle « un caractère ».
 
Cette fois, elle est en litige (en guerre ouverte serait plus exact) avec un vieil homme, le propriétaire du rez-de-chaussée qu’elle loue à L’Entre-Deux.
 
Au bout de quelques jours, baisement i pète ! Des pierres volent du bas (où elle loge) vers le haut (où logent le propriétaire et son épouse). Avec le voisinage ça ne va guère mieux.
 
« Mais c’est pas ma faute ! Ils se sont ligués contre moi. Le propriétaire et sa femme d’abord. Tout le monde sait qu’ils pratiquent la sorcellerie, le vaudou. Ils se sont ligués avec les voisins pour m’accuser. C’est un complot machiavélique. Ils m’espionnent, ils me détruisent avec leur jalousie diabolique ».
 
La présidente Peinaud a du mal à en placer une, de même que le procureur. Lorsque le Cour veut savoir pourquoi un de ses enfants lui a été retiré, on apprend que c’est encore et toujours le résultat du complot mondial contre sa petite personne.
 
Elle a piqué son fils avec une fourchette ? « C’est lui qui m’a agressé. Il ne me respecte pas, il me répond. J’avais une fourchette à la main, j’ai eu un geste instinctif pour me défendre ! »
 
Les loyers impayés ? Pas d’explication. Les pots de fleurs brisés ? « La pas moin ça ! » Les galets projetés vers l’étage des propriétaires ? On n’en saura pas plus sinon « qu’il n’y a pas de galets de cette couleur-là chez moi ! »
 
« D’ailleurs, il m’a coupé l’eau ». Renseignements pris par les gendarmes, il s’avère que la coupure était générale dans le quartier mais qu’elle a déliré : toujours cette unanimité contre elle.
 
Ce n’est pas la première fois qu’elle se retrouve à la barre. Lors d’une autre comparution, la Cour lui a intimé l’ordre de se faire soigner, ce qu’elle n’a jamais fait : « Je ne suis pas folle ; je ne vois pas pourquoi j’irais voir un psy ! » l’affaire est entendue.
 
Apostrophant la présidente (quelle patience !), interrompant le procureur en plein réquisitoire en le toisant sévèrement, elle n’écoute même pas les conseils de modération de son avocat.
 
Me Albon, avec une infinie gentillesse dans la voix (on ne sait jamais), a expliqué mais on l’avait compris, que la prévenue avait sérieusement besoin d’aide. « Et que dans son délire de persécution, elle est sincère ! » C’est bien ce qu’on désigne sous le terme générique de paranoïa.
 
Trois mois avec sursis, 1500 euros d’amendes diverses et obligation de soins.                                                                          

 

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