Revenir à la rubrique : Blog de Pierrot

Jacques Vergès, l’avocat d’une seule cause, la sienne…

On l’a vu très affaibli aux obsèques de Laurence, l’épouse de Paul, il y a quelques mois. On le savait depuis très malade ([Zinfos était d’ailleurs le seul à en avoir fait état]urlblank:http://www.zinfos974.com/Paul-Verges-au-chevet-de-son-frere-Jacques-qui-n-est-pas-au-mieux_a56438.html ) et son frère Paul très inquiet de sa santé. La grande faucheuse poursuivant son œuvre, l’a rattrapé. Si l’on cherche du […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 16 août 2013 à 14H18

On l’a vu très affaibli aux obsèques de Laurence, l’épouse de Paul, il y a quelques mois. On le savait depuis très malade ([Zinfos était d’ailleurs le seul à en avoir fait état]urlblank:http://www.zinfos974.com/Paul-Verges-au-chevet-de-son-frere-Jacques-qui-n-est-pas-au-mieux_a56438.html ) et son frère Paul très inquiet de sa santé. La grande faucheuse poursuivant son œuvre, l’a rattrapé.

Si l’on cherche du côté des certitudes pour approcher la personnalité de Jacques Vergès, il y en a deux.

La première c’est que contrairement à ce que déclare l’acte officiel enregistré à Oubône, au royaume du Siam, la Thaïlande actuelle, Jacques Vergès ne voit pas le jour le 5 mars 1925, à 6 heures du matin, suivi d’un second « jumeau » prénommé Paul. Il n’y a ce 5 mars qu’une seule naissance à l’Hôtel consulaire, au domicile de Raymond Vergès, leur père, alors Consul de France. Et ce n’est pas celle de Jacques. Cet acte, commis sous l’autorité du Consul Raymond Vergès, est donc un faux en écriture publique. C’est la découverte de ce faux qui va notamment provoquer la fin du séjour du Consul et son retour à La Réunion où Raymond Vergès s’installe définitivement pour une carrière dont l’histoire attend d’être écrite, débarrassée de multiples zones d’ombre.

A La Réunion la « légende des jumeaux » est assez vite éventée, du moins pour un certain nombre de personnes. Toutefois, il faudra attendre une biographie parue en 2000, sous la plume de Bernard Violet, « Vergès le Maître de l’Ombre« , pour que cette donnée de l’état civil des deux frères soit officiellement révélée.

L’autre certitude, c’est l’amour inextinguible de Jacques Vergès pour… Jacques Vergès !

De ces deux certitudes tout le reste découle.

Qu’il s’agisse de son goût immodéré pour une histoire biographique arrangée, enjolivée et trafiquée. Ainsi le récit de sa rencontre dans les rues de Saint-Denis, en 1942, avec un commando des Forces Françaises Libres qui auraient fait de lui leur « éclaireur » dans la ville ! Ou encore sa rencontre à Londres pendant la guerre avec le représentant du Parti communiste français où, à le lire, on apprend qu’il lui apporte « le salut des communistes réunionnais » ! A l’inverse cette fois, il y a l’atténuation de son rôle et de ses responsabilités à Prague, en plein triomphe du stalinisme, alors qu’il occupe une place de premier rang dans l’appareil communiste international. Pour ne rien dire de « l’admiration et du sentiment de dévotion » qu’il avoue dans son dernier livre, paru en février de cette année, avoir eu dés le départ et avec constance pour le général de Gaulle !

Qu’il s’agisse de son goût pour le mystère qu’il n’a eu de cesse d’entretenir tout sa vie. Ainsi sa fameuse disparition, presque neuf ans durant, à Paris, le 8 mars 1970, alors qu’il venait de quitter l’Algérie après s’être séparé de Djamila Bouhired, la combattante algérienne qu’il avait défendue puis épousée.

Qu’il s’agisse également de son goût de la provocation tant pour le luxe et l’argent que dans ses saillies méticuleusement travaillées lors des procès où il a assuré les défenses de certains terroristes et criminels de guerre comme Carlos ou Klaus Barbie.

Qu’il s’agisse enfin de sa fascination pour ce qu’il a appelé « les dossiers médiatiques » avec une recherche boulimique du vedettariat.

Théoricien d’une « défense de rupture« , Jacques Vergès a peu plaidé à La Réunion. Entre sa première plaidoirie dans une affaire de violences électorales en 1959, et la deuxième, où il viendra défendre le docteur Axel Kichenin, il s’écoulera plus de deux décennies. En 1995 c’est son neveu, Pierre, impliqué dans la falsification des marchés de la Rivière des Galets, qu’il viendra défendre. Ce qui n’empêchera pas Pierre Vergès d’être lourdement condamné.

Sa dernière cause était de s’associer avec son confrère Rolland Dumas, l’ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, pour défendre les victimes civiles libyennes suite à l’offensive de l’Otan contre le régime de Kadhafi.

Des combattants du FLN en Algérie, à la défense des terroristes, des criminels de guerre, de despotes africains ou d’affaires à fort retentissement médiatique… Et si Jacques Vergès attendait surtout des victimes qu’elles servent une cause : la sienne ? Celle d’un enfant métis né en Asie et qui n’a eu de cesse de rendre l’Occident responsable des actes qui ont marqué sa naissance…

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Pierrot Dupuy : Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

La question a tourné en boucle sur toutes les radios et toutes les télévisions durant le week-end : Le Rassemblement national est-t-il devenu un parti fréquentable et a-t-il réellement abandonné les idées racistes de son fondateur Jean-Marie Le Pen?

Pierrot Dupuy – Ces salauds de chômeurs

Le patron des Républicains propose rien de moins que de vendre encore plus d’essence et de gasoil. Et cerise sur le gâteau, de le faire payer par ces salauds de chômeurs !