Le titre de la motion : “Appel à la solidarité et à la responsabilité pour éviter le drame” pourrait paraître alarmiste pour certains. Malheureusement, l’évolution de la situation sociale à La Réunion, devrait vite révéler son aspect réaliste.
En effet, comme nous l’avons annoncé ce matin, la partie la plus fragile de notre population sera privée de son minima social en début du mois prochain.
Selon Arnold Louis, président de la CFTC organismes sociaux, 60.000 Réunionnais n’auront pas l’argent de leur API (Allocation parent isolé) et de leur RMI (Revenu minimum d’insertion) au mois de mai. Les autres revenus de transfert et les retraites sont également menacés.
Agir pou nou tout et plusieurs associations tirent aujourd’hui, la sonnette d’alarme. Dans un document remis à 14h30 à Jean-François Moniotte, directeur de cabinet du préfet, Jean-Hugues Ratenon et ses partenaires demandent à la préfecture, la mise en place de mesures exceptionnelles.
“Car, nous sommes très inquiets par rapport à ce qui se passe. Nous avons une population qui vit des moments très difficiles aussi bien d’un point de vue économique que social. Les fins de mois qui commencent parfois dès le 15, sont de plus en plus pénibles”.
“Selon nos analyses, la situation s’annonce explosive dans les jours et les semaines à venir. Nous avons plusieurs exemples pour étayer nos conclusions. Il y a le cas d’une Saint-Pierroise de Montvert-les-hauts”.
“Ce matin au téléphone, elle nous a dit qu’elle vivait avec 248 € par mois. Mais, ses revenus ont été coupés depuis le mois dernier. Aussi, elle a entamé des démarches auprès de la CGSS et de la Caisse d’allocations familiales. Car pour le RMI, elle a besoin d’une notification de la Sécurité sociale…”
Jean-Hugues Ratenon cite aussi en exemple le cas d’une personne âgée de Saint-André. “C’est une dame de 73 ans qui vit seule depuis le décès de son mari. Elle perçoit moins de 290 € au titre de la Solidarité vieillesse. Du fait de la grève à la CGSS et à la CAF, elle craint ne pas recevoir son petit revenu à temps”.
“Cette dame vit déjà dans la précarité, sans sa retraite, elle sera doublement pénalisée”. Et elle n’est pas un cas isolé selon le président d’Agir pou nout tout.
“C’est plutôt la situation d’un nombre de Réunionnais et Réunionnaises puisque leur demande de remboursement des frais médicaux ou le paiement de leur retraite, de l’API, du RMI, de divers minima sociaux et de revenus de transfert, sont bloqués…”
Sur la vidéo, Jean-Hugues Ratenon propose la mobilisation entre autres du CCAS (Centre communal d’action sociale) et la mise en place de prêt exceptionnel.