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J-B. Caroupaye : « Les transporteurs sont dans une situation critique ! »

Pour Jean-Bernard Caroupaye, leader de la FNTR, "les transporteurs sont dans une situation critique". Son syndicat, qui demande le gel des dettes des entreprises en difficultés, n'a pour le moment pas obtenu les réponses qu'il espérait. "On attend un geste" de l'Etat, souligne-t-il. En attendant, les réunions s'enchaînent entre les différents leaders syndicaux pour reformer l'intersyndicale, dans le but de durcir le mouvement. Un mouvement dont il dit ne pas vouloir prendre "la tête". Mais si les négociations n'aboutissent pas, il se dit prêt à monter seul au créneau. "Ça ne me fait pas peur", dit-il. Interview.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 07 février 2013 à 15H32

Zinfos974 : Votre syndicat semble très inquiet de la situation économique des transporteurs…

Jean-Bernard Caroupaye : Il y a autant de créations d’entreprises que de fermetures en ce moment. Il n’y a aucune croissance. Beaucoup d’entreprises n’arrivent pas à payer leurs dettes. Certains transporteurs ne peuvent plus présenter leur attestation de régularité à la Sécurité sociale…

L’Etat nous a promis du travail, du dialogue. Mais à ce jour, rien n’a abouti. La dette n’a pas diminué, bien au contraire, elle est passée de 800 millions d’euros à 1,25 milliard d’euros. La crise touche même les gens qui ont de nombreuses années d’entreprise derrière eux. La question qu’il faut poser c’est : pourquoi les entreprises tombent ?

Que demandez-vous à l’Etat ?

Je ne suis plus d’accord avec les réunions de bla-bla. La situation des transporteurs est critique. Nous demandons à l’Etat la suppression des dettes des entreprises qui ont la corde autour du cou. Ce que nous reprochons à l’Etat, c’est de continuer à faire de la répression sur ces entreprises. Leur démarche c’est : « Paye ou crève ! ». On attend un geste de la part de l’Etat. On a voulu nous faire croire qu’il y avait des solutions. Mais on ne sent pas de volonté d’échange..

Vous souhaitez durcir le mouvement ?

Nous sommes dans une démarche de dialogue. Cela ne nous fait pas plaisir d’aller dans la rue. Mais la tension est là à la Réunion et tout le monde a la pression. La situation des transporteurs, le chômage à la Réunion, tout cela est sans précédent !

Pour vous, l’explosion sociale n’est pas loin ?

C’est une évidence ! Vous croyez que j’ai envie de voir mon pays en flammes ? On est des victimes de l’Etat et je n’ai pas peur de le dire.

L’intersyndicale est en train de se construire. Vous souhaitez en faire partie ?

Je ne prendrai pas la tête de l’intersyndicale. Nous allons nous concerter à la FNTR pour savoir si nous allons en faire partie. Notre philosophie n’a pas plu à certains. Il faut que le plan d’action corresponde à nos attentes. Reformer l’intersyndicale prend du temps… Mais on souhaite durcir le mouvement.

Vous seriez-prêts à repartir au front tout seul ?

Ça ne me fait pas peur. Je ne me sens pas seul. J’aime l’union. Mais notre combat, la FNTR peut le faire tout seul. On pourrait le faire, on sait le faire. On pose des questions depuis un an et on n’a pas de réponses. C’est trop !

 

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