Les CIMM dans la loi ! A quelques mois des élections régionales, l’intersyndicale CFDT, CGTR, FSU, Solidaires et Unsa en profite pour demander une modification de l’article 60 de la Loi 84-16 et qu’un cadre légal soit établi pour la mutation des fonctionnaires dans l’ensemble de la fonction publique d’Etat.
Les syndicats reviennent ce lundi sur les Centres d’intérêts matériels et moraux (CIMM) et la priorité qu’ils veulent voir accordée aux Réunionnais qui répondent aux critères et souhaitent rentrer au pays.
« Cela fait des années que l’on se bat, affirme Pascal Valiamin, délégué régional Solidaires, et si on a réussi à obtenir des systèmes dérogatoires de mutation au sein de la Poste ou des douanes, par exemple, il n’en existe pas pour l’ensemble de la fonction publique d’Etat. Il n’y a jamais eu de traduction politique de nos combats syndicaux ».
Plusieurs problèmes ont été soulevés, comme l’accès aux postes supérieurs. « Pour obtenir une promotion, il faut trop souvent aller en métropole, explique Pierrick Olivier de la CGTR Finances publiques, et ce n’est pas évident pour ceux qui ont leur vie ici, surtout s’ils n’ont pas la garantie de pouvoir rentrer rapidement. Ceci entraîne donc un blocage de leur carrière ».
Le manque de stabilité des critères de chaque académie a aussi été mentionné. « Les différentes académies ont une différente flexibilité selon leur besoin d’enseignants. Une loi permettrait d’harmoniser ces critères », ajoute Santiago Alonzo, secrétaire académique du SNES. Harmoniser au niveau du cadre légal, sans pour autant enlever la liberté de chaque administration de gérer ses mutations selon ses propres règles.
La formation pose également problème, précisent-ils, avec les concours qui doivent être passés en métropole, ainsi que les formations en continue dans l’Hexagone. D’où le besoin, selon les syndicats, d’un IRA (Institut régional d’administration) à La Réunion qui proposerait des formations initiales et continues.
Selon l’intersyndicale, La Réunion est en situation de handicap de part son éloignement, le coût du transport aérien et les séparations familiales.
Amendement déposé
Ils demandent donc, à quelques mois des régionales, que les politiques fassent le nécessaire pour concrétiser ces propositions. La députée Ericka Bareigts dépose d’ailleurs cette semaine un amendement à la loi de réforme de la fonction publique portée par Marylise Lebranchu afin que les CIMM soient systématiquement pris en compte. Le député Thierry Robert avait en effet obtenu il y a une semaine une réponse à ce sujet de la ministre de la Fonction publique qui s’engage à le porter au niveau parlementaire.
« Quels que soient les moyens, on veut arriver à nos fins, termine Pascal Valiamin, et que le dossier avance. L’amendement d’Ericka Bareigts est rédigé sur la base de nos propositions donc ça ne peut être que du positif ».
Une réunion se tient le 5 octobre entre la députée et l’intersyndicale.