Les cinq établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de La Réunion : Cirest, CCSud, Civis, TCO et Cinor, s’interrogent toujours sur la compensation gouvernementale en remplacement de la taxe professionnelle, appelée à disparaître.
C’est 20 à 30 % de leur budget annuel qui sera exprimé “et pour l’heure, nous ne savons pas comment l’Etat va compenser cette recette”, indiquait Ericka Bareigt, présidente de la Cinor. Les responsables des EPCI tiennent le même discours.
C’est aussi pour cette raison qu’ils demeurent prudents sur la prochaine évolution des intercommunalités. C’est le cas du premier vice-président de la Cirest, Eric Fruteau.
“La réflexion est en cours, je pense qu’aujourd’hui nous sommes au stade d’interrogations et de propositions : transfert de compétences oui, mais avec quels moyens financiers ?”
« La solidarité nationale doit jouer »
“Nous posons effectivement la question de la gouvernance, mais aussi celle des ressources. Quand je regarde au niveau du Conseil général les 260 millions non affectés, au titre de la compensation de l’APA ou du RMI, nous nous interrogeons logiquement sur les objectifs réels du gouvernement”.
“Demain, si on veut transférer des compétences aux intercommunalités, il faut que ce soit accompagné de compensations à la hauteur des attentes. Aussi, pour accepter une évolution de l’intercommunalité, nous devons avoir tous les éléments en tête, et prendre les décisions adéquates”.
“Les intercommunalités ne pourront pas non plus s’appuyer sur le citoyen lambda pour pouvoir mettre en place des projets. Il doit donc y avoir une nécessaire solidarité qui doit se mettre en place. La solidarité nationale doit jouer, la question de transfert des moyens financiers, est plus que jamais posée”.