« Nous comprenons les restrictions budgétaires mais il ne faut pas qu’elles se fassent au détriment de la population », estime Marie-Rose Won Fah Hin, directrice générale de l’Aurar. « Notre marge de manœuvre est bien plus faible que celle de la plupart des centres de dialyse existants pour une seule raison : nous réinvestissons sans cesse pour améliorer notre offre de soins, et lutter de manière innovante et efficace contre les sources de la maladie », poursuit-elle.
De manière générale, l’Aurar fonctionne avec des programmes personnalisés de soins. Chaque patient est traité de manière spécifique par le biais d’activités diverses telles que l’éducation thérapeutique, la psychologie, l’hypnose, la musicothérapie… Beaucoup de ces activités ne sont pas remboursées par l’assurance maladie mais l’Aurar affirme vouloir privilégier la qualité de vie du patient au rendement économique.
Un projet de recherche avec le CNRS
« L’Aurar choisit de suivre un modèle de développement responsable, qui vise avant tout le bien-être des patients », explique Marie-Rose Won Fah Hin. « Nous avons mis en place des programmes qui leur permettent d’être autonomes, parfois même à 100%, grâce à la dialyse péritonéale à domicile. A chaque fois que nous y parvenons, c’est une victoire pour nos équipes, et un bienfait pour la Sécurité sociale qui réalise ainsi des économies considérables. »
Au-delà de l’offre de soin, l’établissement mise aussi sur la prévention et a mis en place des programmes pour lutter contre les facteurs de risque de l’insuffisance rénale, à savoir l’obésité, le diabète ou encore l’hypertension. Dans cette optique, l’Aurar organise des actions de dépistage mais développe aussi des « projets innovants et spécialement conçus pour l’environnement réunionnais ». Un projet de recherche en collaboration avec le CNRS a d’ailleurs pour but de découvrir les gênes prédictifs au diabète et aux maladies rénales. L’Aurar y investit 450 000 €.
« Concrètement, notre objectif à terme est qu’il n’y ait plus de patients dialysés », souligne Marie-Rose Won Fah Hin. « Mais ces investissements pour la santé publique de demain doivent être soutenus par les pouvoirs publics. C’est également l’occasion de créer de nouveaux relais de croissance pour notre île ».