Le thème retenu cette année : la transmission. « Le Maloya est dans le cœur même de La Réunion, des Réunionnais. On est fier de notre métissage, mais si on n’est pas vigilant, il risque d’y avoir des remises en question », prévient Didier Robert, alors que pour cette 5ème édition du « Village Maloya », le moringue et le marronage font partie des sujets à l’honneur.
Le président de Région, qui assure que son nouveau mandat « met l’accent sur la dimension d’identité culturelle », affirme que l’accompagnement des artistes se fera désormais de manière « plus marquée ». L’occasion également de préciser que les états généraux de la culture (qui devaient avoir lieu au premier semestre 2016 mais sont reportés à la fin d’année, pour des « soucis d’organisation internes ») seront placés « sous la responsabilité d’un artiste ».
Egalement présent à la conférence de presse, le « vétéran du Maloya », René-Paul Ellleliara, insiste lui sur l’importance de l’ouverture vers les autres, évoquant ses voyages passés au cours desquels il a pu partager sa passion, et se réjouissant d’un village qui ouvre sur « notre culture, notre patrimoine ». « Le message à transmettre, c’est d’être fier des valeurs qu’on a », enchaîne Benjam, qui s’avoue moins à l’aise pour parler devant une assemblée que pour faire le show sur scène. « Ce village, c’est une opportunité de revendiquer notre identité, il est important de le faire pour que nos marmailles la connaissent ».
– Un programme fourni –
Pour les journées du 29 et 30 décembre, trois sites sont concernés. A Stella Matutina (Saint-Leu), les marmailles bénéficieront de journées pédagogiques avec visites d’expositions et participation à des ateliers. Des actions seront également menées dans les écoles, avec la participation de 65 établissements du 1er degré, jusqu’au jeudi 6 octobre. « Cette opération est très attendue par les enseignants et par les enfants », déclare à ce propos Yannick Lepoan, délégué académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle, rappelant le partenariat entre la région et l’Education nationale.
A Sainte-Suzanne, le jeudi soir, au centre Zelindor de Moringue, le public est invité à assister à la diffusion d’un film documentaire, à une exposition, à une « causerie » avec Jean-René Dreinaza et à des spectacles de moringue et de maloya.
Pour la soirée du vendredi, direction Saint-Pierre, à la case Marine Afemar, pour l’inauguration d’une exposition sur « le bobre et ses figures emblématiques », la diffusion d’un film sur la transmission du Maloya aux plus jeunes et une causerie avec René-Paul Elleliara. Puis, place aux spectacles, avec Gadiambé et René-Paul Elleliara et sa troupe.
Le 1er octobre, le jour J, c’est à Saint-Paul que la fête battra son plein. Exposition à l’espace culturel Sudel Fuma, ateliers, spectacles et rencontres avec des artistes sont au programme, de 9h à 18h. Le soir, la place du Débarcadère accueillera dès 19 h un spectacle de moringue, de percussions, de cracheurs de feu, et de danse. A 20h, un Kabar est prévu, avec Ti Zenfant Gado, Mélanz Gayar, René-Paul Elleliara et sa troupe, Gramoum Sello et Kaloubadya.
A noter, l’exposition « marronnages », est visible dès ce mercredi soir à l’espace Sudel Fuma. « ‘Marronnages’ est au pluriel, car il n’y a pas un seul marronnage », tient à souligner Gilles Pignon, du service régional de l’inventaire. « Il faut savoir qu’en réalité, il y avait de la peur des deux côtés. C’est parce que les marrons avaient un vrai projet politique qu’en contrepartie la colonie a créé des milices pour les traquer », indique-t-il pour finir.