C’était prévisible. Après des manifestations qu’on pourrait qualifier d’avertissements devant les mairies annexes du Chaudron, du Moufia, de Montgaillard et enfin de Sainte-Clotilde, on est passé hier soir à l’échelon au dessus avec l’embrasement du quartier du Chaudron, à la nuit tombée.
Oh certes, ils n’étaient pas très nombreux. Tout au plus une quarantaine de jeunes. Mais pour en avoir discuté avec certains de leurs copains qui trainaient hier soir non loin du lieu des événements, ce qu’ils reprochent essentiellement, au-delà du travail qu’ils réclament, c’est l’impossibilité pour eux de rencontrer et de discuter avec des élus.
Et force est de reconnaitre qu’ils ont raison, au moins dans ce domaine. On se souvient que, lorsque les événements ont éclaté pour la première fois il y a une quinzaine de jours au Chaudron, aucun élu n’avait souhaité se déplacer pour venir discuter avec les jeunes. Au final, c’est Didier Annette, qui est directeur de Cabinet et non pas élu, qui a accepté de se déplacer, contribuant par là même à calmer la situation.
Pourquoi cette réticence? Est-ce parce que, pour se faire élire aux dernières municipales, il y a quelques mois, comme les jeunes les en accusent, l’équipe de Gilbert Annette leur aurait promis à chacun un emploi, en échange de leurs votes ? L’équipe du maire s’en défend, à l’image de Gérard Françoise, l’élu de Sainte-Clotilde, qui affirme n’avoir rien promis durant la campagne électorale.
Gérard Françoise a la mémoire un peu courte. Je me souviens encore de Gilbert Annette, promettant sur un plateau de télévision, avant même le démarrage officiel de la campagne, 40.000 emplois aidés aux Réunionnais. Où sont aujourd’hui ces contrats ? Disparus, comme toutes les promesses du gouvernement ?
A qui faut-il le plus en vouloir ? A quelques jeunes qui cassent quelques abris bus pour manifester leur colère devant les promesses non tenues, ou aux élus qui jouent avec leur détresse pour se faire élire à tout prix ?
Quitte ensuite à se terrer comme les tangues, au moindre signe de colère, comptant sur la police pour ramener l’ordre…
Nous avons essayé de joindre des élus toute la journée pour recueillir leurs réactions. Impossible, aucun n’était disponible… Où est Monique Orphée, députée du secteur? Où est passé Gilbert Annette ? Aux abonnés absents…
Pas très courageux, tout ça…