Ironie du sort, au moment même où le président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles), Frédéric Vienne, parlait de son inquiétude quant à la multiplication des incendies dans les champs de canne, un important incendie se déclarait ce matin à Sainte-Marie.
« J’ai tenté d’aller voir les camarades sur place mais la route est barrée par les forces de l’ordre. Je tiens à saluer le travail des pompiers« , réagit-il en ce début d’après-midi alors que les hommes du feu poursuivent leur effort contre le vent au-dessus de la zone de Flacourt.
Hier, plusieurs départs de feu étaient signalés dans le Sud, pour ne citer que Pierrefonds, Bassin Plat et Mont-Vert. La sécheresse qui sévit depuis plus de deux années (la pire depuis plus d’un demi-siècle) rendant les conditions beaucoup plus dangereusement propices aux déclenchements, et surtout à la propagation d’incendies.
Chaque année, c’est donc la même histoire. Et à chaque fois, le débat est lancé sur l’hypothèse que des agriculteurs eux-mêmes provoquent des incendies sur leurs parcelles. « Il n’y a aucun intérêt pour les planteurs à faire une telle chose. Ça abime la parcelle, les répercussions se font sentir sur les 2 à 3 années suivantes, les cannes repoussent mal. Ils y perdraient bien plus« , assure Frédéric Vienne.
Lors de la conférence de presse, le président de la FDSEA a donc demandé que les dispositifs déjà existants soient davantage mis en avant et que tous les mécanismes de solidarité et de compensations financières soient mis en place pour l’indemnisation des planteurs victimes : »Les agriculteurs doivent savoir que des aides existent. Par ailleurs, nous demandons au Conseil général de valoriser la possibilité d’acheter du matériel d’irrigation par leur biais et de faire connaitre les mesures d’accompagnement pour une replantation« , explique-t-il.
Frédéric Vienne souhaite, enfin, que les industriels attribuent des quotas supplémentaires aux agriculteurs afin qu’ils puissent écouler plus rapidement leur récolte.
Bilan, loin de lui l’idée de demander des subventions supplémentaires, « nous avons des outils, il faut les utiliser », résume-t-il, convaincu que l’ennemi numéro un de la canne, ce n’est pas le cyclone, ce n’était pas le ver blanc, mais c’est bien l’incendie.