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Inauguration de la première crèche solidaire à Madagascar

L'association humanitaire Aïna Enfance et Avenir très présente sur Madagascar a inauguré le vendredi 9 mars 2012 la première crèche solidaire de Madagascar, dans le bidonville d’Isotry à Antananarivo. Une nouvelle étape pour cette association réunionnaise qui, pour financer l’ensemble de ses activités de terrain de manière autonome, a besoin du soutien de 1 000 parrains.

Ecrit par . – le mercredi 14 mars 2012 à 15H25

Vendredi 9 mars 2012, la première crèche solidaire d’Isotry a été inaugurée en présence des partenaires privés, des membres de l’association Aïna, des fondateurs et parrains ainsi que des représentants du gouvernement malgache. Une journée ensoleillée pour ce quartier de la capitale malgache qui a connue une animation toute particulière.

C’est Adolphe T.J. Pilaza, directeur de la protection de la famille et de l’enfance au ministère de la Population et des Affaires sociales qui a entamé la série de discours suivi par la responsable de la protection de l’enfance au sein de la CUA (Communauté Urbaine d’Antananarivo), le chef du Fokontany d’Isotry, les directrices des Fondations partenaires Elle et Air France, Karine Guldemann et Cécile Vic. Le parrain de l’association Aïna, l’artiste réunionnais Davy Sicard, ainsi que tous les bénévoles et salariés de l’association Aïna étaient présents aux côtés du ministre de la Sécurité Intérieure Arsène Rakotondrazaka, adhérent malgache.

Aïna Enfance et Avenir a besoin de 1.000 parrains

Pour Nataly Charbonnier Andrianantenaina et Isabelle Boursier, présidentes de l’association « Aïna, Enfance et avenir », cette journée représente la concrétisation de deux années de travail intensif. L’occasion pour elles de remercier tous les partenaires et donateurs de cette opération d’envergure, mais aussi de rappeler les nombreux projets en gestation avec la nécessité de trouver encore des parrains afin de les financer.

Le Consul Général de France, Laurent Polonceaux, accompagné de la volontaire de l’adoption internationale et de la protection de l’enfance, ainsi que de la volontaire chargée du suivi des ONG, a rappelé « l’importance de la mise en place d’une telle structure pour lutter contre l’abandon d’enfants et l’insertion professionnelle des mères célibataires ». Il a exprimé son « respect à l’égard de la détermination des co-présidentes d’Aïna Enfance et Avenir, Nataly Charbonnier et Isabelle Boursier, tout en saluant l’initiative du ministère de la Population et des Affaires Sociales d’avoir mis ce local de 200m2 à disposition de l’association ».

La crèche solidaire d’Isotry poursuit un objectif de prévention de l’abandon et de réinsertion sociale. Par le soutien des réseaux de solidarité réunionnais, français et malgaches, des formations relatives à l’hygiène, la nutrition, l’alphabétisation, ainsi que de nombreuses formations professionnelles sont dispensées à 30 jeunes mamans, afin qu’elles puissent prendre en main leur avenir. L’association garde et soigne leurs 31 enfants au sein de la crèche pendant la journée afin de leur assurer un suivi médical et éducatif.

Les alternatives à la prévention de l’abandon des enfants représentent un des objectifs défendus par la CLH Convention de La Haye 93, ratifiée par Madagascar en 2004.

Depuis sa création en 2005 à Saint-Paul, « Aïna Enfance et Avenir » s’est fixée pour objectifs d’améliorer la vie quotidienne des enfants des rues de la capitale malgache, d’aider à leur scolarisation et de mettre en place des structures adaptées à leurs besoins.
 
Des actions menées dans un premier temps en partenariat avec un centre d’accueil d’enfants démunis situés dans la banlieue d’Antananarivo.  Mais le véritable objectif était de pouvoir accueillir les orphelins dans un centre spécialement construit pour eux, à l’écart de l’agitation de la ville. C’est chose faite depuis janvier 2009, date de l’inauguration du centre de Malaza : une grande maison de près de 680m², qui regroupe plusieurs espaces de vie : chambres, réfectoire, cuisine, sanitaires, bibliothèque, infirmerie… capable d’accueillir 50 enfants, âgés de 2 à 12 ans, bien heureux de pouvoir démarrer une nouvelle vie.

Aujourd’hui, l’ONG sous l’impulsion de ses nombreux bénévoles à la Réunion et de ses salariés malgaches, entend relever un nouveau défi : après l’ouverture de la crèche solidaire d’Isotry dans un bidonville, au cœur de Tananarive, passer à la vitesse supérieure en ouvrant une deuxième structure en milieu rural, à Lanière.

Des crèches solidaires pour 100 bébés, 100 mamans adolescentes

Une action de protection maternelle et infantile qui doit permettre à de nombreuses mères de familles en difficulté de tenter de se réinsérer et de retrouver un but dans leur vie.

C’est en procédant aux enquêtes sociales qui ont permis de définir les cas prioritaires d’enfants accueillis au Centre Aïna, et en échangeant avec ses partenaires de terrain malgaches que les travailleurs de l’association ont rencontré nombre de mamans mineures, démunies et isolées. Les cas de grossesses précoces sont courants, la contraception et le planning familial sont quasi inexistants.

Des jeunes filles illettrées, sans formation professionnelle, sans revenus, ayant abandonné le système scolaire prématurément, vivant dans un habitat très sommaire, voire inexistant.
 
L’association Aïna, Enfance & Avenir, soutenue par le service de Protection Infantile de l’Ambassade de France, est convaincue qu’il est indispensable de travailler en amont avec ce public afin de tenter de diminuer le nombre d’enfants des rues, de grossesses précoces et non désirées.

La philosophie des crèches solidaires consiste à donner toutes leurs chances à ces jeunes mamans mineures et à leurs enfants, d’améliorer leurs conditions de vie par elles-mêmes et ainsi d’éviter le placement de leurs enfants dans des centres d’accueil.

 Des actions qui doivent permettre la prise en charge d’enfants de moins de 2 ans sur le plan éducatif, alimentaire, hygiène, sécurité et santé. Les jeunes mères bénéficient d’un suivi en matière de planning familial, et de parentalité afin de recréer du lien éducatif et affectif avec leurs bébés. Dans un second temps, l’association les soutient dans leur remise à niveau avec à la clé une formation professionnelle autour d’un projet défini avec l’assistante sociale.

Pour Nataly Charbonnier Andrianantenaina, présidente de l’association, « apporter une remise à niveau scolaire et assurer une formation à ces femmes démunies est la condition sine qua non pour envisager une véritable réinsertion sociale. C’est pourquoi, il importe que le volet formation dispensé par des partenaires locaux dans différents secteurs d’activités comme l’artisanat (couture), le secrétariat, et les services de maison (cuisine, ménage…) nous amène à une certaine reconnaissance et pourquoi pas créer un label « Aïna », vendu et reconnu par de grandes institutions où elles trouveront du travail ».
 
Les jeunes femmes ayant accepté le programme seront accompagnées pour leur insertion sociale (aide à la recherche d’emploi, possibilité de micro-crédit). Pour Isabelle Boursier, co présidente de l’association, « les cas de grossesses précoces sont très nombreux, les mères célibataires et isolées ont, du fait de leur grossesse, abandonné le système scolaire prématurément ». L’IVG (Interruption volontaire de grossesse) est interdite par la loi malgache.

A terme, ce sont deux crèches solidaires pour 100 bébés et 100 mamans qui doivent voir le jour à Madagascar dans les bidonvilles d’Antananarivo mais aussi en milieu rural à Lanière à dix kilomètres de la capitale afin d’assurer une formation aux métiers de l’agriculture et de travailler sur des produits bios. Une ouverture prévue pour le troisième trimestre 2012.

Susceptibles d’accueillir au minimum 40 enfants de moins de deux ans, « la philosophie des crèches solidaires consiste à donner toutes leurs chances à ces jeunes mamans mineures et à leurs enfants d’améliorer leurs conditions de vie par elles-mêmes et ainsi d’éviter le placement de leurs enfants dans les centres d’accueil (…). Ce dispositif, programme s’étendant pour chaque bénéficiaire sur trois ans, permet en outre de donner à l’enfant des conditions de vie qui lui permettent de passer la barre fatidique des cinq ans », souligne la présidente de l’association qui revient d’un séjour à Madagascar pour dresser le bilan de l’avancement des travaux. Il faut dire qu’en 2008, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans à Madagascar était de 106 pour 1.000 enfants, selon les chiffres de l’Unicef.

Des crèches solidaires dont l’ensemble du personnel « veillera » au bon épanouissement psychomoteur des enfants dans « les meilleures conditions possibles d’hygiène et de sécurité afin d’amener un certain degré d’autonomie », ajoute Isabelle Boursier. La première crèche solidaire a ouvert le 17 novembre à Isotry, un quartier pauvre d’Antananarivo. Elle a été inaugurée officiellement le 8 mars 2012, en présence des officiels malgaches, des fondations « Elle » et « Air France » et de nombreux donateurs dont la Société générale, Air Liquide, l’Ambassade de France, le Consulat de Monaco, le Ministère de la population malgache et bien d’autres.

Afin de consolider ses actions sur l’orphelinat et la crèche solidaire, l’association « Aïna enfance et avenir » recherche toujours des parrains désireux de soutenir leurs actions. Une campagne télévisée et 4X3, généreusement orchestrée par l’agence Nautilus et diffusée gratuitement sur différents supports doit permettre de sensibiliser le public le plus large. Les dons sont bien évidemment les bienvenus, d’autant que la déduction de 66% de ces sommes versées sous forme de parrainages ou de dons de l’impôt annuel sur le revenu* est une incitation plus qu’intéressante. Atteindre un chiffre de 1 000 parrains permettrait en outre à Aïna, Enfance et Avenir d’être autonome en matière de financement de ses activités de terrain à Madagascar. 100% de ces sommes sont en effet affectés aux dépenses de terrain liées aux enfants, aux bébés et aux mamans adolescentes.

* dans la limite de 20% du revenu imposable

Comment parrainer Aïna, Enfance et Avenir ?

Les parrains et les marraines contribuent à nourrir, loger, blanchir et scolariser leurs filleuls(es).
Votre contact parrainage a pour rôle de créer et maintenir le lien par le biais de courriers, photographies et nouvelles personnalisées afin de vous permettre de vous sentir investis dans votre rôle.

Pour tous les enfants, bébés et mères adolescentes accueillis grâce à vous dans les structures d’Aïna, Enfance et Avenir, savoir que quelque part, quelqu’un pense à eux, les aime et les soutient, représente un encouragement indéfinissable que les parrains ont tendance à sous estimer jusqu’au jour de leur rencontre sur place.

Il est en effet possible pour les parrains de rendre visite à leurs filleuls (es) au Centre Aïna, de Malaza ou au sein de la Crèche solidaire d’Isotry à Madagascar.

Soutenue par le chanteur Laurent Woulzy en métropole et Davy Sicard à la Réunion, l’association Aïna, Enfance et Avenir compte en janvier 2011 250 adhérents : 43,5% vivent à la Réunion, 51% en métropole et 3% dans les DOM et 2,5% à l’étranger.
  
Les partenaires d’Aïna, Enfance et Avenir visitent régulièrement le Centre, en particulier la Fondation d’entreprise Air France qui, après avoir aidé à sa construction, a permis de clôturer le Centre et de réaliser le plateau sportif et le Consulat de Monaco à Antananarivo qui a donné l’opportunité d’acheter de nouveaux lits, draps et couvertures.

Pour plus de renseignements et entrer en contact avec les membres de l’association, vous pouvez contacter  :

Parrainage : Hélène au 02 62 27 39 26 – parrainage@aina-enfance.org
courriel : info@aina-enfance.org  – aina.enfance@gmail.com

 

Inauguration de la première crèche solidaire à Madagascar

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