« Je n’y mettrais même pas mon chien !« . Voilà ce comment avait réagi Richard Daniel Boisson, le sous-préfet de l’époque, en visitant en octobre 2010, l’immeuble Hassanaly, situé dans le quartier du Chaudron, à Saint-Denis, choqué par la vétusté des lieux.
Cette visite faisait suite à une mobilisation depuis plusieurs années des locataires de l’immeuble pour faire reconnaître le délabrement du bâtiment, délaissé par le propriétaire.
Après deux ans de procédure, cet immeuble composé de 33 logements, insalubre et occupé par des squatters, est en train d’être détruit. Après l’opération de démolition, actuellement en cours, le chantier laissera place à une immeuble nommé « Amarante » qui comprendra 65 logements sociaux.
36 familles relogées
Suite à la mobilisation des locataires et des différents acteurs (préfecture, mairie…) les familles de l’immeuble Hassanaly ont toutes été relogées, jusqu’en juin 2011 et un acte de vente a été signé le 31 janvier 2012 entre le propriétaire et la SHLMR. Les travaux dureront plusieurs années. « Nous devrions pouvoir remettre les clés aux familles en 2017« , indique Jean-François Moser, le directeur général de la SHLMR.
« C’est l’aboutissement d’un travail de deux ans mené en partenariat avec la préfecture puis la SHLMR. Il s’agissait de démolir une verrue qui datait de 30 ans », s’est réjouit la députée et élue de secteur à la mairie, Monique Orphé. « Cela nous a permis de reloger 36 familles qui vivaient dans des conditions indignes de notre République« , a-t-elle ajouté.
« Le logement insalubre est très diffus à la Réunion. Ces immeubles sont noyés au milieu de logements en bon état. C’est une particularité de notre département« , a quant à lui expliqué le sous-préfet Ronan Boillot, qui a salué « le travail des différents acteurs » (ARS, CAF, mairie, préfecture, SHLMR, ndlr) concernant la gestion de ce dossier de l’immeuble Hassanaly.
Sanctionner « sans concession » les marchands de sommeil
La députée souligne par ailleurs que « notre travail ne s’arrêtera pas à cet immeuble« . A Saint-Denis, 6.000 familles sont en attente de logement, 26.000 à la Réunion. Cette opération va donc permettre à quelques dizaines de familles de vivre dans des conditions plus décentes.
Selon Monique Orphé, la future loi Duflot II, qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 9 septembre prochain, devrait pouvoir sanctionner plus durement les propriétaires peu scrupuleux. « Ce sont les plus fragiles qui sont exposés à ces marchands de sommeil, des gens qui n’ont pas le choix. Notre rôle est de protéger ces personnes et de sanctionner sans concession les marchands de sommeil« .