Le problème se repose à chaque sénatoriale : comment déterminer l’ordre des candidats sur l’éventuelle liste d’union…
Les sénatoriales sont un scrutin de liste, qui doit comporter à la Réunion quatre noms. Compte tenu du fait qu’elle dirige une grosse majorité des communes, plus le Conseil régional et me Conseil départemental, la Droite est assurée d’obtenir au moins deux sénateurs. Probablement trois. Peut-être même quatre si tout se passe idéalement, ce qui est rarement le cas dans cette élection, championne toutes catégories des arrangements de « derrière la cuisine« …
Et c’est justement ce « probablement » qui pose problème.
Trois candidats se détachent : Michel Fontaine, qui a reçu l’investiture des Républicains, Nassimah Dindar qui vise ce poste depuis une éternité, et Jean-Louis Lagourgue qui avait refusé de se présenter aux législatives pour se réserver pour les sénatoriales.
Dans quel ordre les mettre sur l’éventuelle liste d’union?
Michel Fontaine, fort de l’investiture des Républicains, exige la première place.
Nassimah Dindar, du fait de la nécessaire parité, se retrouverait en deuxième position. Ce qui relèguerait le maire de Sainte-Marie à la troisième place, qui ne garantit pas à 100% une élection.
Jean-Louis Lagourgue rechigne d’autant plus qu’il a fait les comptes. Fort du soutien des grands électeurs de Didier Robert à la Région, d’une partie de ceux du Département, de ceux de proches de Fabrice Marouvin à Saint-Paul qui pèsent la moitié du conseil municipal, plus ceux de diverses « petites » communes », il est certain de disposer du nombre suffisant de suffrages pour se faire élire. Pourquoi dans ces conditions prendre le risque d’accepter la 3ème place sur la liste d’union?
On s’oriente donc vers la constitution de deux listes : une menée par Jean-Louis Lagourgue et soutenue par les élus proches de Didier Robert, et une autre dirigée par Michel Fontaine et Nassimah Dindar, qui pourrait obtenir le soutien, officiel ou en sous-main, de Thierry Robert que l’on sait très proche de Nassimah Dindar, ainsi que de Joseph Sinimalé.
Que va faire Joseph Sinimalé ?
Le positionnement du maire de Saint-Paul n’est cependant pas encore définitivement acté. Joseph Sinimalé hésite encore entre Nassimah Dindar et Thierry Robert dont il est effectivement très proche, et Didier Robert qui tient l’avenir de Saint-Paul entre ses mains au travers des multiples projets que la Région subventionne. Difficile de sa fâcher avec son principal bailleur de fonds. Comme d’habitude, « Loulou » va sans doute slalomer jusqu’à la dernière minute et promettre à chacun de l’aider, quitte à partager ses voix…
Dans cette configuration de deux listes de Droite, c’est Nassimah Dindar qui pourrait être la grande perdante si la Droite n’obtient que deux élus. Sauf que…
Un accord entre Michel Fontaine et Nassimah Dindar pour faire élire Viviane Malet au Département ?
Sauf que des rumeurs insistantes provenant comme on dit de « gens bien informés » disent qu’un accord aurait d’ores et déjà été passé entre Michel Fontaine et la présidente du Département. Selon ces rumeurs, Michel Fontaine accepterait de démissionner de son poste de sénateur (il a clairement annoncé depuis plusieurs mois qu’il ne souhaitait pas être réélu au Sénat, préférant se focaliser sur sa mairie), ce qui garantirait à Nassimah Dindar d’être élue sénatrice. En contrepartie, le maire de Saint-Pierre exigerait que cette dernière l’aide à faire élire Viviane Malet, une de ses proches, à la présidence du Département…
Selon ce scénario, la Droite obtiendrait deux élus, Nassimah Dindar et Jean-Louis Lagourgue, et peut-être même un troisième qui serait le suivant de Nassimah Dindar sur la liste.
Resteraient alors à pourvoir un ou deux postes au second tour
Le PS, fort du poids de la mairie de Saint-Denis, de Saint-Joseph, de Sainte-Rose et de Saint-Benoit, aurait pu espérer voir un des siens élu. Mais le choix de Christian Annette, le frère de Gilbert, comme tête de liste, est venu réduire ces chances quasiment à néant. On connait les inimitiés -et c’est peu dire- qui existent entre le maire de Saint-Denis et ceux de Saint-Joseph et de Saint-Benoit. Et Michel Vergoz a de son côté quitté le navire socialiste depuis un certain temps déjà, préférant rouler sous les couleurs d’Emmanuel Macron depuis les dernières présidentielles.
Et si la surprise venait de Maurice Gironcel ?
Reste le PCR, très affaibli et qui ne peut compter sur le papier que sur les grands électeurs de Sainte-Suzanne. Pourtant, Maurice Gironcel pourrait constituer la surprise de ces élections, un peu comme Jean-Hugues Ratenon aux dernières législatives, pour peu que quelques voix de Droite s’égarent sur son nom. Didier Robert pourrait dit-on être tenté de renvoyer l’ascenseur à celui qui l’a aidé à faire battre Monique Orphé aux législatives.
Parfois, quand on ne peut être soi même être élu, l’idéal consiste à choisir celui qui va l’être. Et dans l’esprit de nombre d’élus de Droite, il vaut mille fois mieux voir élu un Maurice Gironcel qu’un Christian Annette…
En Marche encore trop faible…
Quand aux candidatures de Vanessa Miranville ou de Brigitte Hoarau pour En Marche, elles relèvent pour le moment de l’anecdote. La maire de la Possession ne représente qu’elle même et n’est même pas sûre que l’ensemble de son conseil municipal vote pour elle. Quand au parti d’Emmanuel Macron, il ne compte que très peu de grands électeurs dans l’ile, et sa présence ne sera probablement que symbolique.
Les élections sénatoriales se dérouleront le dimanche 24 septembre prochain.