Les huit suspects sont soupçonnés d’avoir participer à une fraude sur la teneur en sucre de la canne. Au-delà du tonnage de la cargaison, c’est en effet la teneur en sucre du produit qui détermine le revenu de l’agriculteur. Les agents du CTICS sont chargés de mesurer cette teneur en sucre, leur responsabilité est donc importante. Or, selon l’enquête, certains d’entre eux acceptaient de surestimer la teneur en sucre en échange d’importantes sommes d’argent.
Une enquête particulièrement lourde et compliquée puisqu’elle concerne les salariés du CTICS, dont il faut différencier les degrés d’implication selon les agents, les planteurs dont certains en ont très largement profité pendant plusieurs années, tandis que d’autres pas du tout, mais aussi les laborantins, dernier maillon de la chaîne de vérification, et forcément complices.
Les fraudes, qui auraient principalement lieu dans le Sud, pourraient atteindre plus ou moins deux millions d’euros par campagne sucrière au préjudice du groupe Quartier Français (propriétaire de l’usine du Gol au moment des fraudes). Un système très bien huilé et organisé qui a été signalé aux enquêteurs à la fin de l’année 2009.
Avec ces premières gardes à vue, plus d’un an après, l’enquête supervisée par le Parquet de Saint-Denis entre dans une nouvelle phase. Elle est pour autant loin d’être terminée…