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Huguette Bello : « Le peuple des femmes souffre, nous sommes fières d’être femmes »

L'UFR tenait ce jour une conférence de presse en son siège, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 22 novembre 2017 à 19H52

Le 25 novembre sera celui de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’occasion pour Huguette Bello et l’UFR de faire le point sur la condition des femmes à La Réunion, en métropole, et de par le monde. Le constat est des plus douloureux, et révolte les militantes de l’association de défense des femmes réunionnaises.

Huguette Bello le rappelle, l’UFR célèbrera ses 60 années d’existence l’année prochaine, 60 ans de lutte contre les discriminations faites aux femmes réunionnaises, dont la députée rappelle qu’elles sont « nées de la violence suprême, du droit de cuissage. » La députée consent avec satisfaction que, si des avancées se sont produites quant aux droits des femmes, les sujets de lutte sont encore trop nombreux, et la réalité de la condition féminine particulièrement affligeante. « En cette journée du 25 novembre, impossible de ne pas avoir une pensée pour toutes les femmes en souffrance dans le monde, toutes les femmes manquantes. Le peuple des femmes souffre, nous sommes fières d’être femmes. », dit la députée.

85 000 viols sont commis chaque année en France

Aujourd’hui, 85 000 viols sont commis chaque année en France, 12 000 de ces crimes feront l’objet d’une plainte, et seulement 1500 condamnations seront prononcées. Pourtant, le viol est un crime depuis 1980, grâce au combat notamment de la célèbre avocate féministe Gisèle Halimi, fondatrice avec Simone de Beauvoir du mouvement d’émancipation des femmes « Choisir la cause des femmes ».

Le viol, un crime qui peine à être reconnu, en 2017, en France. Un crime, qui devrait donc être jugé aux assises, alors que la plupart des viols sont jugés au tribunal correctionnel, quand ils sont jugés. Un crime dont les victimes peinent à être entendues, leur parole et leur souffrance étant mises en doute, parfois par l’entourage proche. Des victimes qui hésitent à porter plainte contre leurs agresseurs, pétrifiées par la honte, honte qui devrait étreindre les criminels. Des victimes qu’on culpabilise, mettant en cause leur attitude, leurs vêtements, minimisant les faits ou la responsabilité de l’agresseur, sachant que dans 45% des cas, le violeur est un conjoint ou un ex… Et pourtant le viol est un crime, puni de 15 ans de réclusion criminelle, ou de 20 ans si circonstances aggravantes. Mais le viol, c’est aussi une arme de guerre, utilisée contre des bébés, jusqu’aux grands-mères.

L’UFR se dit inquiète de la volonté du gouvernement de fixer l’âge du consentement sexuel à 13 ans, car, selon Huguette Bello, à 13 ans, on est encore un enfant. Cette probable loi intervient dans un contexte particulier : deux affaires ont défrayé la chronique ces dernières semaines en métropole à Pontoise et Melun, deux fillettes de 11 ans ont été violées, et les faits ont été requalifiés, le non consentement n’ayant pas été prouvé. « Et si les victimes de Melun avaient été des garçons? » demande l’UFR.

« Les femmes ont beaucoup de mal à se faire entendre, et les associations ont du mal à trouver des moyens financiers », poursuit Huguette Bello, rappelant que l’association recueille chaque jour au moins un cas de viol, des femmes qui ont besoin de parler, de solidarité, mais qui bien souvent ne passent pas le pas décisif de la plainte pour viol. L’association organise des groupes de parole pour les femmes victimes de violences, une parole salvatrice pour ces femmes, qui comprennent, entendant d’autres histoires que les leurs, que les mécanismes de la violence sont toujours les mêmes, et qu’elles ne sont pas seules.

Des moyens financiers, l’UFR en a peu, ses militantes sont toutes bénévoles, mais l’association a fait des demandes de subvention au Conseil départemental et à la Région. La Région Réunion ayant décrété, suite aux États généraux des violences faites aux femmes, instiguées par l’UFR, que cette cause est une priorité budgétaire, l’UFR espère obtenir les moyens financiers de poursuivre ses actions de soutien aux femmes réunionnaises.

 

 

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