Pour commencer, Huguette Bello a tenu à « revenir sur l’état d’esprit avec lequel le Conseil régional considère l’opposition ». « Le président a supprimé la mise à disposition de bureaux pour l’opposition au sein de la pyramide », reproche-t-elle, estimant qu’il s’agit pourtant d’un « gage de bon fonctionnement de la démocratie mais surtout de respect ».
Second point décrié par la conseillère régionale : le temps de parole octroyé à l’opposition, lequel a été limité. « C’est une première ! Pourquoi cette mesure ? On a le droit de parler trois fois cinq minutes par personne, puis on n’a plus le droit à la parole », s’indigne-t-elle.
« Les postes d’encadrement de la NRL sont majoritairement assurés par des contrats d’expatriés »
Après ces constats amers, l’élue de l’opposition a mis sur la table les dossiers soumis la veille à la commission, notamment la convention-cadre pour l’emploi local et l’anticipation des grands chantiers d’aménagement du territoire.
Huguette Bello pointe ici du doigt la faiblesse du nombre d’emplois générés par le chantier de la NRL : « Contrairement à ce qu’affirme la majorité régionale, la nouvelle route du littoral n’a pas généré quelques milliers d’emplois. Seulement 615 emplois ont été créés, dont 44% sont des contrats de moins de 6 mois. De plus, 90% de ces emplois sont précaires puisque ce sont des intérimaires ».
Patricia Pofil, elle, a tenu à mettre en avant la problématique de l’illettrisme, alors que l’attribution d’une avance de 600 000 euros sur subvention était à l’ordre du jour de la commission. Une avance décidée « afin de ne pas compromettre le maintien de ce dispositif phare ».
« Les Cases à lire ont été présentées comme un outil d’éducation populaire, mais lors de la présentation du dossier en commission permanente, l’échec du dispositif est patent. Sur les 40 cases à lire, 20 associations ont souhaité poursuivre leur action », indique l’élue, qui doute de l’efficacité du dispositif. « S’agit-il de places ou de maintenir des personnes dont les compétences en matière de lutte contre l’illettrisme sont aujourd’hui à prouver ? », questionne-t-elle.
Celle qui est également enseignante a par ailleurs tenu à dénoncer l’octroi d’une aide de 7331 euros à une professeure de Saint-Louis pour sa classe. « L’accorder à une école est une inégalité des chances par rapport aux autres. Toutes les écoles (498) sont, dans ce cas, en droit de demander une aide. La porte est ouverte ! » D’autant plus qu’elle le rappelle, « la Région n’a pas compétence pour les écoles, elle est compétente pour les lycées. »
Un taux d’absentéisme important dans les commissions sectorielles
Autre point abordé au cours de cette conférence, la désertion des commissions. C’est Lorraine Nativel qui a tenu à « tirer la sonnette d’alarme ». « Il y a un taux important d’absentéisme dans les commissions sectorielles mais les absences ne sont pas imputées sur les rémunérations des élus quand le quorum n’est pas requis. Nous, membres de l’opposition, nous avons demandé l’indexation », indique-t-elle. Reprochant aux élus de ne pas assurer leurs missions alors qu’ils avaient pourtant signé une charte les y engageant, elle alerte : « Si aujourd’hui c’est déjà comme cela, qu’en sera-t-il en fin de mandat ? »
Pour finir, Huguette Bello évoque le rapport pour le renouvellement de la convention-cadre entre la région et le CIEP (centre international d’études pédagogiques) et s’interroge sur les critères : « Les Comores remportent le jackpot avec plus de 900 000 euros (avec 700 000 habitants) tandis que Madagascar (qui compte quasiment 24 millions d’habitants) a 10 000 euros » (pour la période 2012-2014, ndlr).
« Nous ne sommes pas au bout de nos peines », déclare la femme politique pour conclure, alors que la prochaine commission se tiendra le 29 avril prochain.