Serge et Clarisse, père et fille, se souviendront longtemps de leur arrivée à la Réunion. Accueillis par des connaissances à l’aéroport Roland Garros, ils prennent place dans la petite Toyota Yaris. Les cinq occupants se racontent les aléas d’un voyage qui tournent déjà à la mauvaise blague.
« Nous habitons Perpignan. Nous avons dû prendre un avion à Montpellier direction l’aéroport d’Orly. Là-bas, on perd la valise de ma fille. Déjà. Ensuite, on arrive à la Réunion avec une heure de retard », explique Serge. Bref, les vacances commencent mal.
« Une heure de retard mais vous êtes sortis de l’aérogare encore plus tard, le temps de récupérer les valises », chronomètre Catherine, une amie chez qui les deux Perpignanais passent leurs vacances. « Mon mari qui est aussi à moitié réunionnais a vécu et travaillé à Perpignan, alors nous les accueillons pour la première fois », précise-t-elle. Le récit de vacances tenait la route jusque-là.
Encore un peu sous le choc, Catherine raconte la scène. « Je pense que nous étions dans le virage avant la Grande Chaloupe » sans toutefois apporter de certitude. Tout est allé si vite.
Une vague arrive et le pare-brise est fendu en mille morceaux. « J’ai cru que nous étions tombés dans l’océan. Mon mari a conduit mais sans même savoir où il roulait », raconte sur un ton haletant la saint-pierroise.
« Les chats noirs » prennent la route
« On pensait rouler comme cela jusqu’à Saint-Pierre, avec les mains pour soutenir un peu la vitre fissurée mais finalement, nous nous sommes arrêtés avant ». La galère ne s’arrête pas là. « On appelle l’assureur, la Prudence Créole. La seule réponse qu’on a pu obtenir, c’est rappelez après 14h ! » De quoi rendre folle l’occupante du véhicule: « Si ça avait été plus grave, ils nous auraient dit d’attendre la pause du midi aussi ? »
C’est donc sur une dépanneuse que le véhicule finira l’après-midi, direction le Port pour un changement de pare-brise. « Le pare-choc est aussi démonté et le toit de la voiture enfoncé », raconte une autre connaissance venue récupérer une partie du chargement. Les hommes eux prennent place à l’avant de la dépanneuse. Serge commence très mal ses premières vacances réunionnaises. « Avec ma fille, on s’est appelés les chats noirs », rigole-t-il. Tant que l’humour répare les peines.