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Hommage au fabuliste Jean de La Fontaine pour les 394 ans de sa naissance et pour commémorer les 320 ans de sa mort

Hommage à La Fontaine : auteur français qui a réussi à faire la jonction entre l'Orient et l'Occident, à l'écrivain indien Tagore et à mon grand-père paternel. Hommage au fabuliste Jean de La Fontaine pour les 394 ans de sa naissance et pour commémorer les 320 ans de sa mort.

Ecrit par Tamim KARIMBHAY – le jeudi 30 avril 2015 à 11H08

Elles admiraient dans ce beau salon, les dix grands tableaux qui ornaient notre demeure, et que j’avais fait réaliser par quatre grands peintres italiens. Je les avais fait venir exprès à La Réunion en 2020, pour l’amour des Arts, sous toutes ses formes. Ils avaient mis un an au total à réaliser des répliques exactes grandeur nature, des chefs-d’œuvre allant de la fin du Moyen-âge au XIXème siècle, faisant de notre salon, naturellement, un musée où on pouvait faire un voyage virtuel, culturel et artistique, et se promener as-sis, à travers les siècles, dans le temps et l’espace européen, tout en discutant.

Il y avait donc, le Portrait des Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck (Pays-Bas 1434), La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli (Italie 1484), Les Ambassadeurs de Hans Holbein Le Jeune (Allemagne 1533), Danse de la Vie Humaine de Nicolas Poussin. (France 1638), Les Ménines de Diego Velasquez (Espagne 1656), L’Atelier de Johannes Vermeer (Hollande 1655), Le Serment des Horaces de Jacques Louis David : (France 1784), Le Trois Mai 1808 de Francisco De Goya Et Lucientes (Espagne 1814), Le Déjeuner des Canotiers de Pierre Auguste Renoir (France 1881), La Chambre à Arles de Vincent Van Gogh (France 1889).

En tant que mécène, j’avais aussi fait venir un artiste français du nom d’Ulysse de La Rochefoucauld, et un artiste kenyan Ab-dou-Toto Raymond Gérard, en 2021, pour décorer, les murs de mon bureau avec les reproductions des illustrations des Fables de La Fontaine et des contes de Charles Perrault. Lorsque je recevais des convives, ces derniers étaient sou-vent très impressionnés de voir chez nous, ces reproductions parfaites inso-lites des gravures de Gustave Doré, de Willy Aractingi, de Christian Richet, Jean-Baptiste Oudry, d’André Quellier, de François Chauveau, de Rostislas Lou-kine, de Jean-Jacques Grandville, de Henry Lemarié, ou encore d’un artiste africain.

Mes petits-enfants étaient da-vantage émerveillés que moi par la suite. Ils me posaient souvent des questions intéressantes sur les liens entre les animaux et la Fontaine par exemple…

(…)

-Je t’y emmènerai Amith, me dit Roger, sur les rails de notre passé commun…Je me souviens que tu étais pas-sionné par un certain Jean de La Fontaine…un auteur du XVIIème siècle ! Cet auteur qui a été immortalisé par le temps et qui existe dans les cœurs et les souvenirs d’écoliers de tous les enfants de France et de Navarre.

(…)

Chapitre VI

Quelques jours plus tard…

En faisant la visite de Hell-Ville à pied, en marchant entre les voitures de toutes formes et de toutes couleurs – qui créent des embouteillages et qui asphyxient les artères de la ville et la rue du Général de Gaulle – l’idée m’est venue d’aller faire un tour, voir la maison, si elle existe encore. La demeure de mon grand-père paternel, je l’ai bien connue. J’avais même des liens familiaux très forts avec lui. Il m’a beaucoup marqué par les preuves d’affection qu’il m’a don-nées dans mon enfance. Il m’a appris à aimer la Vie.

Un grand-père, générale-ment, on le connaît dans son enfance. Il avait un grand charisme et je me sou-viens que tout le monde l’écoutait à la maison. Il contrastait par sa sagesse et l’aura qu’il avait, avec les bêtises que je faisais, quand j’étais petit. Il m’a beau-coup appris sur la vie, mon grand-père paternel, Selman-Raja-Chahar Khan ainsi que ma grand-mère Kashmira Gandhi. J’avais appris leurs décès successifs, par l’intermédiaire d’un ami en provenance de Nosy-Bé. J’avais, à l’époque 18 ans à peine, et je venais de commencer mes années Fac. J’avais appris que mon grand-père était décédé à Hell-Ville en septembre 1994 et elle, en mai 1994. Ils ont vécu pauvres mais heureux, dans une grande maison en bois sous-tôle, au 2 rue du Général de Gaulle, si mes souvenirs sont encore bons !
En m’adressant à Vijay et Kareena, j’ai dit :

 » -Selman-Raja-Chahar Khan, mon grand-père paternel, était un illettré dans le sens occidental…car il ne parlait pas français…mais en tant qu’indien bri-tannique, il parlait anglais couramment, écrivait, parlait et lisait les langues gujrati, l’urdu et le hindi, sans oublier qu’il écrivait et lisait l’arabe. C’était un oriental très cultivé et je ne serais certainement jamais devenu professeur si je ne l’avais pas connu…Il a été, pour deux raisons que je vous dirais tout à l’heure, à l’origine de ma passion pour ces nobles matières, que sont l’Histoire et la Littérature. Mon grand-père, c’était un humaniste doté d’une sagesse orientale qui a appris à son unique petit-fils à devenir un intellectuel occidental. Je ne l’oubliai jamais ! Sa mémoire et son esprit de tolérance sont gravés dans mon cœur pour toujours !
-Nous sommes au numéro 2 rue du Général de Gaulle, papa ! Ça y est ! Ça y est ! La maison, elle est où ? de-mandèrent en chœur les enfants.

-Ah, cette maison ! Où est-elle ? Cette maison où j’ai vécu de 1979 à 1983, une enfance dorée ? M’interrogeai-je. Tu sais, cette rue principale, où nous sommes en ce moment, a été baptisée la rue Général de Gaulle, depuis la visite de l’homme du 18 juin à Nosy-Bé en 1959 !
-Juste avant l’indépendance, alors ? me dit Eléonore.  »

Entre-temps, j’ai constaté que la maison avait disparu. J’étais tellement déçu. A la place, une grande villa avait été construite. Tout avait disparu, sauf l’essentiel : les marches qui menaient vers la véranda sur laquelle s’ouvrait il y a soixante quatre ans de cela, la boutique de mon grand-père. La maison en tôle et en bois avait connu l’usure du temps. Mes grands-parents y ont vécu de 1952 à 1994. Les marches en béton ont affronté les caprices et les éraflures du temps. Une jeune femme âgée d’une trentaine d’années nous regardait du haut de son balcon.

 » -Bonjour ! dit-elle ! Vous cher-chez quelqu’un ?

-Bonjour, madame ! lui dit courtoisement Vijay.
– C’est mademoiselle ! L’apostropha la jeune femme. Je ne suis pas encore mariée !
-Oui, excusez nous, nous sommes de passage sur l’île et nous voulons savoir depuis quand la maison de la famille Khan, a-t-elle été remplacée par cette jolie villa ? Lui demandais-je.
-Montez ! Je viens vous ouvrir. On pourra discuter autour d’un verre de caïpirinha, me dit cette femme qui semblait si familière avec les étrangers que nous étions.  »

Au cours d’un voyage en Italie, j’avais appris que cette boisson était un cocktail brésilien préparé à base de cachaça (rhum), de sucre de canne et de citron vert. Créé par les paysans dont il tire l’origine de son nom, ce cocktail est très populaire et largement consommé dans les restaurants, bars et boîtes de nuit.
 » -Venez, venez ! Insista la femme « .

Et elle nous ouvrit gentiment – alors qu’on était que des étrangers pour elle – les portes en bois de palissandre massif de sa belle et grande demeure.
Elle nous fit rentrer et nous fit asseoir dans les fauteuils en cuir luxueux de son salon. On avait l’impression d’être dans un château de La Renaissance italienne !

Au fil de la conversation, un homme octogénaire nous rejoignit. C’était d’après son accent, un Italien retraité. Il avait l’air sympa.
 » -Je m’appelle Solange dit la jeune femme et mon compagnon c’est Ricardo Lucius-Cornelius-Sulla, originaire de Bolzano. Depuis treize ans, je vis dans cette grande maison avec mon ami.
-Et la maison qui était là, sur ce même terrain avant que vous ne cons-truisiez votre villa, vous vous en souve-nez ? demanda Kareena.
-Oui, quand, avec l’aide financière de l’oncle de Ricardo qui vivait à Vérone, Umberto Caius-Julius-Caesar, on a ache-té le terrain avec l’Etat malgache, il y avait effectivement dessus, une maison en ruine totalement abandonnée. On ne peut pas vous dire depuis quand elle a été abandonnée, mais elle a été récupé-rée par l’Etat malgache en 2021, qui nous l’a revendue en 2030. C’est le terrain qui nous intéressait, alors on a rasé la mai-son et on a construit notre demeure. Voilà, je crois que je vous ai dit à peu près tout ! Ah oui, avant que je ne l’oublie, il y a une information d’importance capitale que je dois vous livrer. Il y avait même un cagibi dans lequel on a trouvé une enve-loppe bien fermée, sur laquelle était an-noté « à un descendant de la famille Selman-Raja-Chahar Khan « . On ne l’a jamais ouverte. On a toujours pensé qu’un descendant reviendrait, pour remonter son histoire à contre courant ! Mon ami Ricardo voulait tout balancer à la poubelle mais comme lors d’une cérémonie de transe, un esprit m’a fortement conseillé d’attendre car un descendant se manifestera. On a eu raison d’attendre avant de jeter cette vieille enveloppe. Chez nous les Malgaches, on respecte beaucoup ce que nous dictent les esprits de nos ancêtres. On demande leur bénédiction à chaque étape ou grande décision de notre vie.

-Oui, je vous remercie infiniment d’avoir conservé ce souvenir symbolique et précieux. C’est le cas effectivement. Je suis le petit-fils de cet homme, dis-je immédiatement à cette femme. Je m’appelle Amitabh-Kumar Raja-Chahar Khan. Vous pouvez m’appelez Amith comme tout le monde, évidemment.

-Dans ce cas cette enveloppe cachetée vous revient, me dit son vieux compagnon italien, d’une voix balbu-tiante « .

Il me tendit une grosse enveloppe épaisse, jaunie par le temps et dégageant la senteur du bon vieux papier mâ-ché, et d’une certaine époque, assez éloignée dans ma mémoire.
 » -Vous savez Solange et Ricardo, une partie de mon histoire s’est dé-roulée ici entre 1979 et 1983 ! Ma pas-sion pour la littérature et pour un écrivain français en particulier, est née ici, dans cette maison, à 10000 kilomètres de la France ! Et tout cela je le dois à mon grand-père !  »

Vijay et Kareena, bien qu’ils connaissent déjà cette magnifique anecdote voulaient absolument que je la raconte. Ils s’impatientaient. Solange et Ricardo insistèrent aussi pour que je raconte cette anecdote insolite.
Alors, toujours fidèle à mon côté bavard, j’ai pris la parole avec plaisir.

 » -Vous voyez mes amis, le seul élément qui n’a pas changé dans cette maison, ce sont les marches d’entrée. Ces marches, à l’époque, permettaient l’accès des clients à la boutique de mon grand-père. Ce sont sur ces marches qu’est née un soir de cette année 1980, l’étincelle de ma passion pour la littérature française et étrangère et c’est parallèlement, sur ces marches que l’Orient et l’Occident ont trouvé des points communs à travers les contes que me racontait – avec patience dans le choix des mots et élégance dans la rhétorique et le rythme, le tout enveloppé dans une voix grave et masculine – mon grand-père Selman-Raja-Chahar Khan. Eh oui ! J’ai eu la chance d’avoir connu mon grand-père, qui restera pour moi, un héros et un modèle. Je suis fier d’être son petit-fils. Il m’a fait aimer la France et sa littérature.

Quand j’étais petit, mon grand-père m’avait comme unique petit-fils. Il a joué pleinement son rôle de sage et de patriarche en me faisant rêver, en me transportant dans un monde magique, merveilleux, féérique, fabuleux, en me racontant tous les soirs des contes orientaux, arabes et surtout indiens. Pour cela, il s’inspirait d’un poète et conteur indien du Vème siècle de notre ère, un certain Pilpay encore appelé Bidpâi. Il me disait qu’il avait ramené ces livres de contes, lorsqu’il est arrivé dans un boutre, après un voyage et une aventure d’un mois, depuis le port indien de Porbandar, en 1926 à Ambanoro. Il n’avait que 17 ans, et ma future grand-mère n’en avait que 14. Il avait acheté ces lots de livres à un petit vendeur à la sauvette, un orphelin qu’il avait voulu aider au port, avant son embarquement pour Nosy-Bé. Le boutre, après avoir longé la mer d’Oman, avait fait une halte dans le Golfe persique à Mascate.

Il a ensuite longé l’Oman et le Yémen pour s’arrêter à Sanaa, à l’embouchure de la mer Rouge. C’est là, dans le golfe d’Aden à Sanaa, qu’il a acheté et complété sa collection de livres par d’autres ouvrages portant sur les fables et contes arabes. Ces livres, écrits en arabe, en indien et en anglais, ont traversé la mer en 1926, dans une valise en carton, pour arriver, à Nosy-Bé, après une escale sur l’île de Zanzibar, sur la côte Est africaine. C’est incroyable. Parmi ces livres, il y avait aussi des recueils et des romans d’un poète indien né en 1861, Rabîndranâth Tagore qui est assurément un des pères de la littérature moderne indienne. Son œuvre est immense et fascinante. Il est l’auteur de plus de mille poèmes, deux mille chansons dont il a également écrit la musique, des pièces de théâtre – certaines chantées – des romans, des recueils de nouvelles.

Il a aussi écrit des essais sur tous les sujets qui lui étaient chers, de la philosophie à la politique, de l’éducation aux arts, et a laissé de nombreux croquis, dessins et peintures. Mais Tagore fut avant tout un poète, « Le Poète », comme il est affec-tueusement dénommé en Inde, et c’est par sa poésie qu’il se fit connaître dans le monde entier. Eduqué dans les trois langues – sanscrit, bengali et anglais – il écrivit des poèmes très tôt, et traduisit lui-même en anglais certains de ses recueils. La publication de Gitanjali (L’Offrande Lyrique) en Europe et en Amérique du nord rendit Tagore célèbre, et il reçut le Prix Nobel de littérature en 1913. Sa soudaine renommée lui permit de faire de nombreux voyages sur les divers continents pour des conférences ou des visites d’amitiés au cours desquelles il prônait inlassablement la paix, la non-violence et l’unité entre les hommes.

Ami de Gandhi, Tagore participa par la suite, à sa façon à l’émergence de l’Inde comme nation. Il est l’auteur de nombreux poèmes et chansons patriotiques : deux chants de son canon rabindrasangeet sont devenus hymnes nationaux respectifs du Bangladesh et de l’Inde : Amar Shonar Bangla et Jana Gana Ma-na. La mémoire orale raconte que quelques heures seulement avant sa mort, le 7 août 1941, Tagore dictait en-core son dernier poème.

Donc, pour revenir à mon histoire, tous ces livres ont – avec ceux qui allaient devenir mes grands-parents – longé les côtes de la Somalie, du Kenya, de la Tanzanie et du Mozambique, pour revivre à Nosy-Bé. Tous les soirs, donc entre 1979 et 1983, j’ai eu droit au récit de ces contes avec rigueur, patience et passion par mon grand-père que j’appelais  » Ba-vadjee « . Quelques années plus tard, quand l’école nous a demandé d’apprendre les fables de Jean de la Fontaine, écrivain français du XVIIème siècle, c’est tout naturellement que je les apprenais par cœur et que je les mémorisais. Je me souviens même de quelques unes comme le  » Rat de ville et le Rat des Champs « ,  » Le Coq et le Renard « ,  » Le Renard et le Bouc  »  ou encore de  » la Belette entrée dans le grenier « . Je peux vous dire même qu’avec le temps, La Fontaine était (avec Balzac et Hugo) de-venu mon auteur préféré.

Plus tard, en classe de seconde, c’est presque de façon innée et volontairement que j’ai fait un exposé très détaillé sur cet auteur, qui pourtant avait été rejeté par Louis XIV et Colbert et même par le musicien Lully. Ses contemporains étaient davantage portés sur les comédies de Molière, les tragédies de Racine et la dramaturgie à la sauce Corneille. La Fontaine, a toujours été un mal-aimé, un exclu, sans doute parce qu’il fut un protégé de Fouquet ou parce qu’il a toujours vécu aux dépens des femmes, et que certaines d’entre elles étaient aussi des maîtresses du Roi-Soleil, lui-même…  »

Ma famille et moi étions ébahis par la flamme qui animait mon discours, laissant s’exprimer ma passion dans toute sa puissance, sans toute sa splen-deur. J’aime l’histoire et ses anecdotes et j’aime par-dessus tout les Lettres qui m’ont toujours fasciné. Mes enfants, ma femme et le couple italo-malgache préfé-raient ne pas intervenir dans le cours de mon récit, pour ne perdre aucun détail du fil de mon histoire. Ils étaient captivés par ce que je racontais et apparemment, ils buvaient mes paroles.

 » -Donc je continue… Pour faire mon exposé, je m’étais inspiré à l’époque de la vieille série de Lagarde et Michard – qui disait par exemple, que La Fontaine s’était inspiré des fabulistes grecs et ro-mains comme Horace, Phèdre et Esope. L’exposé fut une réussite, c’était en 1992. Plus tard, en 2006, j’ai décidé de lire la grosse biographie de Jean de La Fon-taine qui a été écrite par Jean Orieux. C’est dans ce pavé de 800 pages, que j’ai connu le secret de l’alliance entre l’Orient et l’Occident, en ce qui concerne les fables, c’est dans ce livre que ma passion pour La Fontaine a pris un sens, car elle a trouvé l’explication qui lui manquait tant. Les contes indiens que mon grand-père me racontait dans mon enfance, ont été également, il y a 400 ans de cela, les sources d’inspiration profonde pour le fabuliste du XVIIème siècle. Eh oui, mes chers amis ! C’est dans le livre de Jean Orieux que j’ai renforcé l’idée selon la-quelle l’Orient et l’Occident avaient de nombreuses complémentarités. Vous voyez La Fontaine n’avait jamais voyagé ! Le seul voyage qu’il avait fait était un pé-riple dans un carrosse à destination du Limousin.

Alors, comment a-t-il pu se procurer les contes indiens de Pilpay ? Eh bien, la réponse, c’est Jean Orieux, qui nous la donne. La Fontaine était peu bavard. En revanche, il fréquentait beau-coup les salons littéraires et libertins, te-nus par des femmes comme Madame de Sévigné, Madame de la Sablière ou en-core Madame de Montespan. C’est dans un de ces salons qu’il fit la connaissance d’un médecin français du nom de Bernier qui était allé, un peu comme Alexandre le Grand ou Marco Polo, jusqu’en Chine et jusqu’en Inde. Bernier avait rapporté les livres de contes indiens écrits par Pilpay. Il avait sympathisé avec le fabuliste. Il lui avait donné les recueils de livres de contes de Pilpay.

La Fontaine n’a fait que mettre sous forme de fables, les contes de Pilpay. C’est ça, le secret de La Fon-taine ! Toutes les explications étaient là ! Si mon grand-père ne m’avait pas racon-té les contes orientaux, je n’aurais peut-être pas été passionné par La Fontaine ! Mon grand-père Selman-Raja-Chahar Khan – et je lui rends aujourd’hui un grand hommage en vous racontant cette anecdote – a été à l’origine de ma pas-sion pour la Littérature française et parti-culièrement pour les fables de Jean de La Fontaine. Cet homme, auquel per-sonne ne croyait, m’a appris à travers ses fables, la complexité des relations hu-maines en faisant la transposition sociale sur les animaux divers. Ses moralités instruisent les hommes, et sont censées les faire réfléchir !

La lecture des fables, a créé chez moi un univers où se mêlent non seulement les fables, mais aussi les contes, les légendes et les mythes…Ses fables comprenant des récits, des morali-tés et tous ces animaux qui parlent, res-tent atypiques dans l’histoire littéraire et, ont été à l’origine du choix de la carrière que j’ai embrassée, par la suite.

Au passage, permettez-moi de faire une digression, et vous dire que deux autres écrivains ont similairement une grande place dans mon cœur : Victor Hugo et Honoré de Balzac. Hugo est le plus grand et le maître dans la polyvalence. C’était un écrivain visionnaire. Il a marqué tout le XIXème siècle. Balzac, quant à lui, reste infatigable. Il a créé une œuvre unique et immense :  » La Comédie humaine  » qui est un véritable miroir social et reste in-temporelle avec ses 3000 personnages. Ecrivains visionnaires, atypiques, pas forcément reconnus de leurs vivants, ces trois hommes ont gravé, et chacun à sa manière, leur monde. Ils se sont révélés être des historiens, restés à l’ombre des autres, et qui n’ont été reconnus qu’à titre posthume, pour devenir des classiques immortalisés à jamais par l’Ecole de la République !

-Magnifique histoire, papa ! me dit Vijay.  »

Eléonore était presque en larmes. Elle était fière de moi. Cela faisait des décennies qu’on était ensemble, tous les deux. Elle m’a toujours soutenu dans mes moments difficiles, et a partagé mes moments de joie.
 » -Ça relève presque du romanesque ! Votre histoire est sublime me dit Ricardo. »

Le soir tombait sur Nosy-Bé, le soleil s’était déjà couché précipitamment, pour laisser la place à une lune bien blanche, qui nous éclairait et nous don-nait la sensation d’être toujours en sécuri-té. Hell-Ville s’animait encore plus. Les enseignes multicolores des bars cligno-taient. Tout au long des rues, les lampes pétroles s’allumaient et complétaient la braise rouge du charbon de bois. Des femmes installaient les barbecues appelés fatapera pour faire griller les brochettes de zébu.

 » -Allons manger des brochettes de zébus ou du poisson frais frit ce soir ? Me dit Eléonore.
-C’est une bonne idée, ça doit être mieux que dans un grand restau-rant ! poursuit Vijay « .

Nous nous dirigeâmes tous vers une table que les vendeuses de bro-chettes mettaient à la disposition de leurs clients sur le bord de route. L’odeur de fumée, mélangée à la viande de zébu grillée, chatouillait nos narines. C’est une ambiance unique que je suis heureux de retrouver et de partager enfin avec ma famille.

Et, nous nous sommes assis sur des bancs en bois, d’une de ces femmes qui venait d’allumer sa lampe à pétrole. Elle nous a proposé du manioc frit, des galettes de riz, et des bananes grillées pour accompagner les brochettes tendres de filet de zébus que nous avons mangées avec des achards de concombre et de papaye.

Après ce festin, nous sommes rentrés à l’hôtel. Il se faisait tard. Après une douche bien fraîche, j’ai pensé à ouvrir l’enveloppe mystérieuse que Ri-cardo et Solange m’avaient remise. Mais j’étais trop fatigué. Il n’y a eu que d’émotions dans cette longue journée. Je me suis donc assoupi dans les bras d’Eléonore. J’ai entamé ma nuit dans le canapé, quand au bout d’une heure de temps, la petite voix d’Eléonore me sort de mon sommeil pour m’indiquer le che-min de la chambre où une longue nuit réparatrice m’attendait…

Chapitre VII

Nous sommes le 31 mars 2043.
Le lendemain matin, les chants des coqs me réveillèrent progressive-ment. On entendait dans la chambre les résonances des cliquetis des premières vaisselles que les enfants du village s’empressaient de laver à la fontaine pu-blique pour aider leurs mères dans leurs tâches quotidiennes. J’ai ouvert les vitres de ma fenêtre, quand tout d’un coup, je me rappelai qu’il y avait une chose d’une importance capitale que j’avais oubliée de faire la veille. J’ai ouvert donc avec déli-catesse, la grosse enveloppe, dont j’ai hérité. Voici ce qu’elle contenait : trois pièces de monnaie et une lettre renfer-mant les écrits de mon grand-père Sel-man-Raja-Chahar Khan. C’était écrit en anglais. Il y avait aussi une boîte qui protégeait une collection de timbres, des timbres qui auraient fait le bonheur des philatélistes.

 » A mon petit-fils Amith !

J’ai parcouru la longue route de ma vie depuis l’Inde où je suis né en 1909, jusqu’à Nosy-Bé où j’ai vécu heu-reux avec ma femme de 1926 à 1994. Durant toute ton enfance de 1979 à 1983, tu as vécu avec nous et un lien affectueux est né entre toi, notre unique petit-fils et nous, tes grands-parents. Comme tu l’as compris très tôt, l’être hu-main est figé dans le temps, et je t’écris cette lettre pour te témoigner de toute mon affection pour toi et tes parents.

La seule chose que je regrette et qui me fait très mal au cœur, c’est d’avoir perdu mon fils unique Rajesh, trop tôt, dans des conditions tellement dramatiques. Ton père venait d’avoir à peine 40 ans en 1990. Ta maman Sanya-Indira avait elle, tout juste 36 ans. Ils sont partis tous les deux ensemble, en laissant un adorable fils qui venait d’avoir 14 ans. Cet accident d’avion m’a affaibli, ce jour du 20 dé-cembre 1990 où j’ai appris cette pesante nouvelle par ce fatal télégramme, qui nous a tous accablés ! On se souviendra toute notre vie de cette collision à l’aéro-port de Los Angeles. Suite à une erreur des contrôleurs aériens, le vol 1493 USAir du Boeing 737, entre en collision lors de son atterrissage avec le vol 5569 SkyWest Airlines, un Fairchild Metro III qui attendait l’autorisation de décollage à mi-piste.

Le Metro III, beaucoup plus petit, est écrasé par le Boeing 737 qui finit sa course dans un hangar désaffecté. Les 12 occupants du Metro III sont tués sur le coup, ainsi que 21 des 89 personnes à bord du Boeing, dont le commandant de bord. Tes parents faisaient partie des 21 victimes. Après avoir travail-lé très laborieusement tout au long de leur vie, ils s’étaient offert ce seul voyage qui a bouleversé nos vies et les leurs. Leurs corps ont été rapatriés des Etats-Unis vers Madagascar. Ces moments ont été tellement douloureux pour nous tous. Ils ont bouleversé nos trajectoires et nous ont appris brutalement combien la vie reste fragile sur Terre.

Cher Amith, toi, qui es le sang de mon sang, la chair de ma chair, j’espère du fond de mon cœur, que c’est toi qui as ouvert cette enveloppe. Ta grand-mère Kashmira et moi t’avions gardé avec nous, de 1991 à 1994. A 18 ans, tu es parti à la recherche de la construction de ta destinée. Tu as toujours été un battant et un courageux comme nos ancêtres navigateurs ! Je sais que tu étais le meil-leur élève à chaque fois à l’école ! L’Ecole était ton refuge, ta raison de vivre. Les livres sont devenus ton seul espoir. J’espère que tu as affronté vents et ma-rées et réussi ton rêve et ta vocation ! L’Ecole, tu l’aimais déjà beaucoup. Elle a toujours été le fil conducteur dans ta vie. Elle était devenue même ton idéal et le guide de ton cœur. La culture et l’instruction donnent de la dignité à la pauvreté, de la force à la tolérance, de la grandeur et des ailes à la liberté et de la sagesse à la raison ! J’espère que tu es allé jusqu’au bout de tes rêves, et que tu as réalisé ton rêve d’enfant.

Tu as toujours été un curieux de nature, et j’espère que tu as eu le courage nécessaire pour affronter et combattre jusqu’au bout. Je sais aussi que tu as développé une puis-sante force intérieure. Utilise là pour aller de l’avant. Fie-toi d’abord à ton intuition qui est la solution du cœur et ensuite à ton intellect qui te dicte la réflexion de la raison. Laisse toi guider par ton cœur d’abord et par la raison ensuite. J’espère que dans ta vie, tu as écouté surtout les seules raisons de ton propre cœur et ton intuition (et j’en sais quelque chose), pour atteindre positivement le cœur profond de ta raison et de ton intellect. Le cœur est un grand guide qui mène à la vraie spiritualité et t’ouvre le chemin de la sa-gesse.

C’est dommage que très peu d’humains l’écoutent, pourtant, c’est en lui que réside la clé du bonheur. Les vraies réponses sont dans ton cœur. Cherche et tu trouveras. Chaque échec doit être ta force.

Je te laisse ces pièces de monnaie, ma collection de timbres et une loupe, qui j’espère seront pour toi des souvenirs de notre passage sur cette terre d’accueil qu’est l’île de Nosy-Bé. Je sais que tu t’es toujours intéressé à la numismatique, à la toponymie et à la phi-latélie. Sache que nous t’avons toujours aimé et tes parents aussi. Je crois aux forces de l’Esprit comme disait un prési-dent de la République française, et là où nous serons un jour, nous te protègerons toujours comme des anges-gardiens.

Si tu as des enfants, j’espère que tu leur as transmis notre histoire de famille et nos aventures. La Mémoire, c’est plus impor-tant que la Vie ! On ne peut pas savoir où on va, si on ne sait pas d’où on vient. Sache aussi, et j’y crois fortement, que quelque part, dans un monde parallèle, tes parents et tes grands-parents vivront toujours, tant que tu penses à eux et tant que nous serons dans ton cœur ! N’oublie pas de venir nous rendre visite au cime-tière de Hell-Ville où nous nous repose-rons en paix, un jour…
Nosy-Bé, Le 21 août 1994.

Très affectueusement à toi et ta famille, ton grand-père Selman-Raja-Chahar Khan. Et toute l’affection de ta grand-mère Kashmira Gandhi qui n’est plus de ce monde….  »

En lisant cette lettre, je n’ai pas pu retenir mes larmes. De nombreux souve-nirs électrisaient à la surface avec la force d’un tsunami, et de nombreuses meurtrissures mal cicatrisées s’entrouvraient dans ma mémoire et dans mon cœur, comme la douleur d’une hé-morragie. Le manque s’est fait sentir. Cette lettre avait 49 ans ! Me voyant triste, Vijay, Kareena et Eléonore compa-tissaient à la souffrance de mon cœur. Ils ne m’avaient jamais vu dans cet état là. Ce voyage est le révélateur de souvenirs pas très joyeux de mon enfance gravés pour toujours dans ma mémoire. Je re-voyais défiler ce jour tragique du 20 dé-cembre 1990, où j’ai appris le grand drame de ma vie, alors que je ne me doutais de rien. Je revoyais ce jour de pluie, triste et où je suis devenu un orphelin. Tous ces souvenirs étaient là, intacts, gelés et ancrés. J’avais l’impression que c’était hier.

Les trois pièces de monnaie de 5 francs, quant à elles, appartenaient sans doute à mon arrière-grand-père Radjiv-Raja-Chahar Khan. Elles luisaient et paraissaient neuves… et pourtant elles dataient pour la première de 1832 (sur la-quelle on pouvait voir l’effigie de profil de Louis Philippe 1er, roi des Français portant une couronne de laurier sur l’avers, et sur le revers, une couronne de laurier qui fait le tour de la tête, nouée d’un ruban), la deuxième de 1868 (montrant l’effigie de Napoléon III, ainsi que la mention  » Empire Français  » avec son symbole l’Aigle impérial et un écu orné d’un aigle posé sur un foudre, entouré du col-lier de la Légion d’Honneur, posé sur un manteau brochant un sceptre et une main de justice) et enfin, une dernière pièce datant de 1873 (ayant sur l’avers, la mention de la devise  » Liberté, Egalité, Fraternité  » symbole de la IIIème République naissante, ainsi qu’une allégorie de Hercule à demi-nu dans une position hiératique et enveloppé de la peau de lion de Némée, unissant la Liberté debout à gauche, vêtue d’un péplos romain, tenant la main de Justice et, l’Egalité à droite, vêtue d’un chiton grec, et tenant le fléau d’une balance, et sur le revers, une couronne nouée par un ruban à sa base, formée à gauche d’une branche de chêne et à droite d’une branche d’olivier). Les trois pièces ont pour point commun la mention  » Dieu protège la France  » qui est mise en avant sur le listel de chaque monnaie.

Kareena et Vijay examinèrent ces pièces, attentivement. Il faut dire que Kareena s’intéressait déjà, depuis qu’elle était petite, à la numismatique, à l’héraldique et à la sigillographie…et même à la paléontologie…

 » -Ces pièces nous prouvent bien que Nosy-Bé était française bien avant l’annexion de la Grande Ile Rouge par Gallieni expliquais-je à Kareena. Ces pièces de monnaie de 5 francs en argent ont été emmenées par les premiers co-lons français au fur et à mesure. Elles ont circulé sur l’île de Nosy-Bé entre 1841 et 1896. Ton arrière-grand-père Radjiv-Raja-Chahar Khan a dû les avoir par l’intermédiaire des clients, quand il faisait ses allers-retours sur les boutres, entre l’Inde et Nosy-Bé à la fin du XIXème siècle.

-Ce sont des vraies pièces de col-lection, ces monnaies ! Fit remarquer Kareena, en les examinant de plus près. Ils nous prouvent aussi qu’on était encore loin de la loi séparant l’Eglise et l’Etat de 1905 !
– Certainement, lui répondis-je !

-Et les timbres ? Il doit y en avoir près de 2000 timbres magnifiques dans cette boîte, s’émerveilla Eléonore !
-Oui ! Mon grand-père entretenait des relations épistolaires en anglais ou en hindi, ou encore en arabe, de 1926 à 1980 avec les membres de notre famille en Inde, et aussi avec les commerçants indiens, sri-lankais, pakistanais, yéménites, éthiopiens, indonésiens, mozambicains, tanzaniens, kenyans, zanzibarites, somaliens, égyptiens, indonésiens, malaisiens, philippins, maldiviens…dans cette boîte, tout l’océan Indien s’est don-né rendez-vous ! On peut étudier l’histoire de tous ces pays à travers la philatélie.  »

J’étais sur le point de jeter l’enveloppe vide quand un petit objet coincé au fond de celle-ci se fait sentir. C’était une loupe, l’instrument qui lui servait à lire les écritures trop petites quand il se cultivait…

 » -C’était un homme d’une grande sagesse et d’une grande culture, manifestement, me dit Kareena.
-En plus, il inspirait le respect par son charisme, lui répondis-je.

-Vous voyez mes enfants, excu-sez-moi quand je pleure. C’est à 14 ans que je suis devenu orphelin et adulte bru-talement. Ce choc m’a façonné, a formé l’homme que je suis devenu. J’ai quitté le monde de l’enfance, je n’ai pas connu l’adolescence et je suis rentré dans la phase adulte sans transition. J’ai mûri d’un coup. J’ai appris par-là même, après avoir étudié et réfléchi sur ma propre histoire, à transformer chaque moment de douleur intense en force motrice, chaque échec en leçon de vie, chaque onde négative en énergie régénératrice, chaque défaite en force intérieure combattante, chaque peur en espoir, chaque manque de confiance en soi, en défis et en combats lancés à la vie. J’ai compris ce que signifie le bonheur d’être en vie sur terre, tout en sachant savourer profondément chaque seconde qui s’écoule de celle-ci, car elle est justement, irréversible et éphémère.

J’ai essayé, de donner un ou plusieurs sens à mon destin. J’ai enfin fondé ma propre manière d’être heureux sur terre sans me plaindre, ni jalouser, ni envier qui que ce soit ! J’ai appris à relativiser les moments difficiles de mon histoire en me disant que d’autres sur la terre connaissent des pires moments de souffrance ! J’ai com-pris ce que c’est relativiser les événe-ments les plus durs, j’ai appris à me ré-jouir de chaque seconde de ma vie ! J’ai, alors, décidé de vivre mon existence di-gnement, façonner ma destinée, toujours dans l’espérance, car nos espoirs sont les plus grandes forces invisibles qui combattent nos peurs et nos angoisses. J’ai affronté la vie, pour écrire, si possible, sciemment, ma propre destinée, ma propre histoire et créer ma propre version et sens du bonheur, toujours dans le dessein d’écrire ma propre trajectoire de vie.  »

La douce voix de ma femme m’arracha à mon discours, me rappelant que le tour de l’île est programmé pour aujourd’hui.

 » -Roger nous attend, comme promis pour le tour de l’île. Il est 9 heures ! rappela Eléonore « .
Dans le taxi de Roger, il n’y a pas eu une minute de silence. Roger est aussi un homme bavard !

Article culturel, historique, littéraire et géopolitique rédigé par Tamim KARIMBHAY professeur, historien et romancier auteur d’une monographie culturelle et historique d’un espace culturel et touristique insulaire dans l’océan Indien et le canal du Mozambique : Nosy-Bé : Âme malgache, Cœur français et du roman autobiographique et géopolitique : un hypertexte polyvalent et visionnaire : Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire à contre-courant.

 

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