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Hommage à Jules Bourgagrou, Cheffiare, Padre, Marvilliers, Loulou… La magie du vieux Tour de l’île

Les gens d’une certaine génération auront appris avec consternation la disparition, hier, du grand champion que fut Jules Bourgagrou. Fin des 60’s, début des 70’s, il fut une de nos idoles du vélo, avec Gabriel et Roger Cheffiare, Padre, Lopin (l’éternel adversaire de Gabriel), Raymond Marvilliers, Orrivo Payet… L’image reste bien vivante, de Jules, grand […]

Ecrit par Jules Bénard – le samedi 25 juillet 2015 à 12H16

Les gens d’une certaine génération auront appris avec consternation la disparition, hier, du grand champion que fut Jules Bourgagrou. Fin des 60’s, début des 70’s, il fut une de nos idoles du vélo, avec Gabriel et Roger Cheffiare, Padre, Lopin (l’éternel adversaire de Gabriel), Raymond Marvilliers, Orrivo Payet…

L’image reste bien vivante, de Jules, grand Cafre costaud, rigolard, simple. Pompier de métier, il vivait pleinement sa passion du vélo, se donnant à fond, franchissant les étapes avec son éternel sourire de bon copain bon vivant.

Debord, Balbolia, Moysan

Toutes les idoles sur deux roues étaient de la même eau, claire, fraîche, vive, en communion parfaite avec ce public se pressant au bord des routes, s’égosillant, criant leurs noms, applaudissant à tout rompre. La fête, la fête, que ces vieux Tours de l’île cyclistes que chaque municipalité se faisait un point d’honneur d’accueillir chez elle.

C’était organisé par des acharnés comme Claude Debord, président de la PPA (Port pédale association), animé par l’inimitable Jean Moysan, mis en scène dans les communes par des mordus comme l’ami Balbolia de Saint-Louis. Et la foule était au rendez-vous.

Cela m’attriste un peu de voir que cet aspect festif a aujourd’hui disparu alors que nos actuels champions rivalisent d’audace et d’endurance pour nous donner de bien belles performances. Le public est là au bord des circuits… mais la fête a disparu.
Et quand je dis « la fête »…

Bonbons Loriot, biscuits Saint-Louis

La rue principale des villes-étapes était pavoisée de rubans faits de petits fanions triangulaires colorés et de petits drapeaux français.

A Saint-Louis, la Fanfare municipale de M. Martial, en uniforme, défilait au pas, avec tambours, clarinettes, trompettes, tubas, saxos et chœurs. La foule se pressait au bord du podium pour recevoir bonbons-Loriot par poignées, petits calots militaires en papier coloré, crayons noirs, doubles-décimètres en bois, petits carnets de notes, biscuits-Saint-Louis de chez Fong Yan, odorantes tranches de galabé toutes fumantes, justes sorties des fourneaux du Gol, mini bouteilles de coca en plastique montées en porte-clefs…

Il y avait les éternels poivrots qui avaient commencé à arroser l’événement depuis quelques heures et faisaient les clowns, se livrant à des pitreries invraisemblables en chantant des choses inavouables. A une époque, une chanson publicitaire disait « Coca, coca, coca cola, ça lé bien bon pou zot lestomac ». Les pitres de service la reprenaient à leur farine : « Coké, coké, coké marmaille, ça lé bien bon pou la santé ». Hilarité générale. Les dames faisaient semblant de rougir en rigolant sous cape.

Loulou et Benoîte

Une bonne heure avant le peloton arrivait la musique du Tour, généralement l’orchestre Loulou Pitou, monté sur la plateforme du camion Berliet, avec générateur à essence pour les amplis et micros. Loulou rigolait en jouant, Benoîte avait ses premiers succès, Narmine faisait ses premières armes, la foule reprenait les refrains à l’unisson.

Et le peloton déboulait à fond la caisse. Hystérie collective, joie délirante, cris, rires, applaudissements… La fête, la fête…

Le vélo sans selle de Marvilliers

Le Tour avait ses anecdotes. Un jour, Raymond Marvilliers, dans la longue étape Saint-Pierre/Le Port, par les routes sinueuses d’alors, Etang-Salé-lesHauts, Les Avirons, Le Piton, La Saline…, perdit sa selle à Saint-Leu. Sans débander, notre champion alla jusqu’au Port « en danseuse » ! Car les moyens des équipes d’alors ne permettaient pas de disposer de vélos de rechange. Pour les sceptiques, l’anecdote est en photo dans Le Mémorial de La Réunion.

Comment vouliez-vous ne pas admirer ces champions-là ?

Salut « le grand Jules », comme on t’appelait ; on ne risque pas d’oublier ta gentillesse, ton esprit de camaraderie, ton fair play : combien de fois ne t’es-tu pas arrêté pour aider un adversaire à « rustiner » une roue crevée ?
 

 

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