François Hollande s’est livré à un exercice peu habituel pour un chef d’Etat en exercice, à quelques jours du troisième anniversaire de sa victoire à la présidentielle. Pendant deux heures, il a abordé en direct de nombreux sujets dans le cadre d’une émission grand public de Canal +, le Supplément.
La situation économique du pays a occupé une place importante des échanges. Le Président de la République a promis de « ne rien lâcher » sur la question « majeure » de l’emploi.
« Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l’objectif que j’ai fixé, la baisse du chômage », a-t-il promis. Et d’insister : « Je ne cesserai pas, jusqu’au bout, de faire des réformes pour qu’il y ait plus d’emplois », a-t-il insisté, après avoir reconnu son échec dans « l’inversion de la courbe du chômage pour la fin 2013 ».
Atteindre cet objectif passe notamment par l’annonce d’une nouvelle « prime d’activité », censée « inciter à la reprise du travail », a affirmé François Hollande.
« On va créer une prime d’activité. Cela va être pour toutes les personnes qui ont des petits boulots, des temps partiels. On va leur donner une prime supplémentaire pour que ça puisse être avantageux de travailler ». Et de défendre : « Ce qui compte, c’est que le travail soit valorisé.»
Dans la même thématique de la relance de l’emploi, François Hollande a proposé que les tribunaux de Prud’hommes se prononcent dans un délai de « 3 mois, 6 mois maximum » pour trancher les contentieux portant sur des licenciements. « Il faut que le coût de la rupture soit connu : si le coût est connu, si les conditions de la rupture sont précisées, c’est plus facile », a-t-il avancé.
Une dose de proportionnelle : pourquoi pas !
Sur le plan politique, le Chef de l’Etat a dévoilé son intention de mettre sur la table la question de l’introduction d’une dose de proportionnelle dans les élections. « Mettre une part de proportionnelle, ça fait partie des discussions qu’on doit avoir. On fera ça dans le courant de l’année 2016 », a-t-il promis, tout en évoquant dans le même temps « la lenteur du Parlement.»
Interrogé sur la montée du Front national, François Hollande a estimé que le «Le FN n’est pas un parti républicain mais un parti dans la République ». S’il venait à se présenter pour un second mandat en 2017, le Président de la République assure qu’il ne refusera pas de se confronter à un débat d’idées lors d’un éventuel second tour contre la candidate FN. Mais «aujourd’hui, le Front national n’est pas en situation d’être au second tour. Nous verrons bien.»