« Hollande vient à la Réunion au moment où le contexte économique et social est dégradé (…). Nous ne sommes pas dans une situation de difficulté ordinaire« , explique Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR. Sans revenir dans les détails sur la situation économique et sociale à la Réunion, il rappelle le contexte « difficile » dans lequel les salariés réunionnais se trouvent.
Dans la ligne de mire du secrétaire de la CGTR, le patronat en général. « Le patronat utilise la crise pour tondre un peu plus les salariés avec une complicité agissante du gouvernement. Il n’y a qu’à voir le pacte de responsabilité et l’ANI (Accord national interprofessionnel). Le droit du travail est trop rigide, on met en place l’ANI pour une plus grande flexibilité. Le coût du travail est trop élevé, on met en place le pacte de responsabilité. Deux instruments synonyme de politique d’austérité« , poursuit Ivan Hoareau.
Autour de la table, c’est l’unité qui est mise en avant par les syndicats avant l’arrivée du président de la République à la Réunion ce vendredi. « Il y a une nécessité absolue de relancer le dialogue social. On constate qu’il n’y a pas eu de rupture dans les orientations politiques avec les conséquences que l’on connait. Le service public est le premier à souffrir. On a besoin de renforcement dans ce domaine« , ajoute Marie-Hélène Dor, secrétaire adjointe départementale de la FSU.
« On a changé d’homme mais pas de politique »
Dans un style plus corrosif, Johnny Michel, délégué régional de Solidaires, demande aux représentants de l’Etat de « stopper les visites bonbon piment, samoussa et cocktail » à la Réunion. « Il faut se pencher sur les problèmes des Réunionnais (…). Cela fait deux ans que le président est là. On a changé d’homme mais pas de politique« , regrette-t-il.
« Hollande a été élu car c’est notre camp social qui l’a porté aux responsabilités« , rappelle Stéphane Maillot, président de l’UNEF à la Réunion. Pour le chef de file du syndicat étudiant, le bilan à mi-mandat de François Hollande est clairement « insuffisant« . « Il vient, fait des visites sans s’intéresser aux problèmes de fond dans le département (…). On reste sur notre faim. Et non les jeunes ne vivent pas mieux qu’en 2012« , ajoute-t-il.
Les syndicats se sentent « trahis » par la politique du gouvernement Hollande. L’intersyndicale appelle au rassemblement vendredi matin à partir de 10 heures devant la préfecture de Saint-Denis. Un courrier commun sera remis au président de la République à défaut d’une hypothétique rencontre…