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Heureuse route, Rachid !

Jeune encore, voici que tu laisses en notre coeur un grand vide. Le palpitant qui a lâché, dit laconiquement le spécialiste. Mais peut-être y avait-il de quoi, aussi… Le grand public te connaissait pour tes chroniques sportives dans les colonnes du Quotidien et les Saint-Pierrois pour ton perpétuel sourire et ta « grande gueule », […]

Ecrit par Jules Bénard – le lundi 22 septembre 2014 à 11H20

Jeune encore, voici que tu laisses en notre coeur un grand vide. Le palpitant qui a lâché, dit laconiquement le spécialiste. Mais peut-être y avait-il de quoi, aussi…

Le grand public te connaissait pour tes chroniques sportives dans les colonnes du Quotidien et les Saint-Pierrois pour ton perpétuel sourire et ta « grande gueule », club auquel nous appartenions de concert, ce qui fut à l’origine de notre amitié.

Te souviens-tu de ce jour de 2001 où nos vaillants Services vétérinaires avaient décidé d’emmerder quelques familles saint-pierroises lors du Sacrifice d’Abraham ? Quelques familles musulmanes, dont la tienne, virent débarquer les fins limiers de la DSV, bien décidés à vous empêcher de sacrifier à votre rite. Oh ! ces courageux émules d’Eliott Ness n’ont pas choisi les familles les plus aisées, c’eût été trop facile.

J’étais chez toi au moment où ils débarquèrent dans ta modeste demeure, rue Isautier. Tu les as rembarrés de la belle manière, verbe haut mais sans violence physique.

Le même soir, ces mêmes Incorruptibles, désireux de justifier leurs salaires mirobolants, s’avisèrent de chahuter une autre famille du centre-ville. Manque de bol, toi et quelques dizaines de jeunes leur barrèrent la route et « shakèrent » quelque peu leur bagnole.

Intègres physiquement mais choqués dans leur honneur (pour peu qu’ils en aient eu), ils portèrent plainte contre trois Zarabes, dont toi, bien sûr. Ta bobine ne devait pas leur convenir.

Par amitié, mais aussi pour les faire chier, je l’avoue, je fus ton témoin à décharge, ce qui, avec le talent de Djalil, conduisit logiquement le tribunal à relaxer tout le monde.

Mais ces gens, qui pourchassent l’abattage clandestin, avaient décidé coûte que coûte de faire fonctionner leur abattoir privé. Ils allèrent en appel où zot la gaingn encore in sac le coup !

Si cet épisode judiciaire se termina bien, il n’en alla pas du tout de même dans les autres compartiments de ton existence.

Ta participation active à la vie de la cité fut bien mal récompensée ; ton engagement en faveur d’un édile de taille ne te rapporta que de la non-reconnaissance, du mépris et l’ignorance crasse du réel travail de terrain que tu avais accompli en faveur de ce faux-frère. Tu continuas de vivre de façon plus que précaire, définitivement dégoûté des choses de la politique, aussi malheureux que d’autres d’avoir été ainsi trahi par celui qui avait tiré les ficelles de l’amitié à son seul profit.

« Mais na in’ là-haut i dort pas ! » me disais-tu récemment, pointant l’index vers les nuées.

Tu n’as même pas pu trouver quelque réconfort dans ta vie privée. Sinon l’affection et l’amour de ta vieille maman.

Tu venais d’accomplir deux petits voyages à Madagascar et en Inde, d’où tu semblais être revenu avec un esprit plus serein.

Et voici que tu t’en vas, sans prévenir, sans que rien ait pu le laisser prévoir.

Je souhaite que ta route là-bas soit plus sereine que celle d’ici, ami Rachid. Tu l’as amplement mérité, je ne fais que retranscrire ce que pensent tous tes « vrais » amis et Dieu sait s’ils sont nombreux.

Ta voix forte et ton sourire ravageur résonnent encore à mes oreilles, comme la chaleur de ta main persiste dans ma main ; c’est un bien beau cadeau que tu nous laisses.

Salut ami. Na artrouver.

Jules

 

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