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Hausse de l’essence : les explications du Préfet

Compte tenu du poids important que représentent dans le budget des ménages les achats de carburants et à la suite d’un rapport établi par l’observatoire des prix et des revenus, le Secrétaire d’État chargé de l’outre-mer a souhaité que la formation des prix de vente des produits pétroliers bénéficie d’une totale transparence. C’est un sujet […]

Ecrit par jonathan – le vendredi 03 octobre 2008 à 17H11

Compte tenu du poids important que représentent dans le budget des ménages les achats de carburants et à la suite d’un rapport établi par l’observatoire des prix et des revenus, le Secrétaire d’État chargé de l’outre-mer a souhaité que la formation des prix de vente des produits pétroliers bénéficie d’une totale transparence.
C’est un sujet qui suscite en effet de légitimes interrogations d’abord parce que les consommateurs ont subi ces derniers mois des hausses importantes, ensuite parce qu’ils ont le sentiment d’un décalage entre les évolutions de prix qu’ils subissent et la réalité du marché qu’ils perçoivent, réalité dont ils ont au surplus une image brouillée par le mécanisme de régulation que met en œuvre l’autorité administrative et qui a pour effet de différer et de lisser les variations .
La transparence sur l’organisation de notre marché pétrolier, sur les contraintes qui pèsent sur nos approvisionnements et sur le mécanisme de fixation des prix, constitue donc un enjeu essentiel.
C’est le sens du travail qui a été confié à la Table ronde qui a été installée le 3 septembre et au groupe technique qui a été constitué en son sein. Cette instance s’est réunie tout au long du mois de septembre à 7 reprises et a entendu tous les acteurs de notre filière d’approvisionnement.
Pour la première fois, cette démarche a permis de tout mettre à plat avec les professionnels du secteur, et de s’interroger à la fois sur la pertinence des méthodes de mesure des coûts et des marges et sur l’exactitude des évaluations des postes de dépense.
A été aussi appréhendé l’impact que peut avoir sur les coûts, le choix qui a été fait d’un modèle d’organisation spécifique de notre marché qui privilégie la solution d’un transport par un navire uniquement dédié à la Réunion et d’un réseau de distribution participant à la préservation des emplois et à l’aménagement du territoire.
Cette démarche a été conduite sans esprit polémique, avec le seul souci de clarifier le fonctionnement du système actuel.
Les premières conclusions auxquelles ont abouti ces travaux préliminaires portent sur la fixation du niveau des prix  mais aussi sur le mode de gestion de notre outil de contrôle.
Concernant les prix, nous n’échappons pas  aux « fondamentaux » du marché : le prix du baril de pétrole est fonction de l’offre et de la demande. Cet équilibre n’a pas été très favorable au cours du premier semestre : si ces dernières semaines on a assisté à un certain reflux qui reste à confirmer, les compagnies réunionnaises ont du traiter leurs achats à des conditions qui se sont fortement dégradées jusqu’au mois de juillet 2008.
Ces hausses auraient du être répercutées sur les prix du mois d’août. Pour donner suite aux orientations de l’observatoire et dans l’attente de l’engagement des travaux sur la transparence de la formation des prix, il a été décidé de ne pas le faire. Ce différé dans la répercussion des hausses appelait donc des ajustements tarifaires ultérieurs qui avaient d’ailleurs été suggérés à l’issue de la première rencontre du 3 septembre 2008.
Ces ajustements restaient néanmoins subordonnés à une participation active de chaque opérateur à la démarche de transparence, ce qui a été le cas.
À l’issue des échanges avec l’ensemble des opérateurs, il apparaît nécessaire de procéder à une augmentation des prix de vente maximaux à compter du lundi 6 octobre 2008, de :
– 6 centimes pour le super (prix maximum à la pompe: 1.54)
– 7 centimes pour le gazole (prix maximum à la pompe: 1.25)
Le prix de vente de la bouteille de gaz et celui des carburants utilisés par les pêcheurs professionnels ont été maintenus.
Outre cet ajustement tarifaire immédiat, ont été actées deux modifications importantes du mode d’actualisation des prix :
–    pour mieux « coller » à la réalité du marché,  il a été décidé de procéder désormais à des révisions tarifaires tous les deux mois, au lieu de tous les trois mois. Ce changement, qui jouera aussi bien à la hausse qu’à la baisse, permettra de répercuter plus rapidement les variations des cours du pétrole, en limitant les effets des décalages dans l’enregistrement des variations de prix qui sont, contrairement à la métropole, inhérents à la durée et au rythme de rotation du navire qui assure nos approvisionnements à partir de Singapour, seule place pétrolière dans notre zone à être en mesure de nous livrer les produits répondant aux normes européennes. Ce nouveau système favorisera ainsi une meilleure concordance de nos prix avec les tendances du marché international.   
– pour assurer la plus grande  transparence sur le mode de calcul des prix de vente des produits, les décisions que prendra désormais la préfecture seront accompagnées de la publication des éléments essentiels de contexte. Ils sont récapitulés en l’occurrence dans un outil appelé « structure de prix » dont les paramètres essentiels seront  donc portés  à la connaissance du  public.
Concrétisant sans délais cet engagement, il est d’ores et déjà possible de communiquer les données économiques se rapportant aux quatre derniers approvisionnements qui justifient les hausses de 6 cts sur le super et de 7 cts sur le gazole, applicables à compter du  6 octobre:

 

Dès lors, si cette structure de prix avait été appliquée stricto-sensu, le prix du sans-plomb serait de 1.57 et celui du gazole de 1.30.
Toutefois, il a été décidé de limiter la hausse à 6cts pour le super (prix de vente maximal /1.54) et à 7cts pour le gazole (prix de vente maximal/1.25).  
Ce tableau permet de mesurer  la part réelle des différentes composantes de ces prix de revient : le prix d’achat du produit représente, pour le  super, de l’ordre du tiers son prix de revient final et celui du gazole la moitié; la part de la fiscalité et de la parafiscalité correspond quant à elle à la moitié du prix de vente du super et un peu moins du  tiers de celui du gazole.
Les nouveaux prix de vente des deux produits, après les hausses qui interviendront le 6 octobre, resteront donc encore en deçà des prix d’équilibre tels qu’ils ressortent de la structure.  
Cette démarche concrétise la volonté de préserver le pouvoir d’achat  des consommateurs et ce grâce aux efforts imposés aux compagnies pétrolières.
Ces écarts entre prix de revient et prix de vente ont été maintenus dans l’attente de l’aboutissement complet des travaux engagés dans le cadre de la Table ronde. Les évolutions prochaines des cours du pétrole permettront de fixer les conditions d’un retour à l’équilibre en tenant compte du quasi-gel décidé le 1er août. Cette question  sera examinée à l’occasion de l’actualisation des prix qui interviendra dans deux mois, le 1er décembre, et qui prendra en compte les évolutions du marché et les conditions économiques de nos approvisionnements d’octobre et de novembre.
 
La Table ronde qui a été installée le 3 septembre n’est pas une initiative ponctuelle répondant à une difficulté passagère. Les  échanges vont se prolonger puisqu’elle se réunira à nouveau le 23 octobre 2008. Les conclusions de ses travaux seront remises à l’Inspection Générale des Finances qui va prochainement être chargée, à la demande du Secrétaire d’État à l’outre-mer, d’effectuer un audit encore plus précis sur la formation des prix des carburants dans tous les Départements d’outre-mer.
 
Le Préfet

 

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