Harlem Désir, le premier secrétaire du parti socialiste, a annoncé hier que Jérôme Cahuzac « s’était exclu de lui même » du PS, après qu’il ait avoué avoir possédé un compte en Suisse, puis à Singapour, après l’avoir violemment nié.
Dans le même temps, François Hollande, toujours pour essayer d’éteindre l’incendie, annonçait trois mesures, dont l’une consisterait à interdire « de tout mandat public » « les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corrumtion ».
Harlem Désir a été condamné le 17 décembre 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30.000 francs d’amende pour recel d’abus de bien sociaux. Dans les faits, il avait bénéficié d’un emploi fictif pendant un an de la part de l’Agence régionale pour la formation des migrants, ce qui lui avait permis de toucher un salaire indu de 8.900 Francs net tous les mois.
Le terme de corruption qu’utilise (à dessein ?) François Hollande est très difficile à qualifier pénalement. Pour reprendre les termes d’un article du Monde d’aujourd’hui, « la corruption, outre qu’elle est difficile à caractériser, recouvre un champ si vaste que le mot est vague au pénal : s’agit-il du très rare « pacte de corruption » (…), de la prise illégale d’intérêt, du détournement de biens publics, des abus de confiance ou de biens sociaux, du trafic d’influence, de l’atteinte à l’égalité des candidats dans les marchés publics? La chancellerie répond prudemment qu’elle est en train « de travailler sur le périmètre des infractions« .
Si l’abus de bien social devait y figurer, cela mettrait Harlem Désir dans une situation très embarrassante, lui qui vient de critiquer son collègue Cahuzac… Le PS n’avait aucun élu sous la main n’ayant jamais été condamné sous la main pour s’exprimer sur le sujet, plutôt que d’envoyer au front quelqu’un qui a lui même déjà été condamné pour corruption?