Neuf plaintes ont été déposées contre X il y a deux ans, pour des faits de harcèlement moral, discrimination syndicale ou diffamation à l’encontre d’un haut placé du SDIS (service départemental d’incendie et de secours de La Réunion). Depuis 2014, ces salariés ont demandé la protection fonctionnelle, qui consiste à « protéger les fonctionnaires contre les violences, menaces, injures, diffamations » et se sentant vulnérables dans l’exercice de leurs fonctions.
Les faits reprochés font état de remarques désobligeantes au quotidien, des mises de côté, des « placardisations ». Un salarié a même fait une tentative de suicide suite aux dégradations de ses conditions de travail en août 2013. Or, depuis deux ans, rien n’avait vraiment bougé et pour cause : les plaignants devaient attendre que le conseil d’administration du SDIS, chose faite il y a deux jours seulement, puisqu’il faut comprendre que c’est justement cette administration qui est visée par les plaintes… L’administration a donc statué ce 6 septembre en faveur de la protection fonctionnelle mais aucune confirmation écrite ou signée n’a encore été émise.
Des courriers restés sans réponse
En parallèle de la demande de protection, une enquête administrative aurait dû être ordonnée, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. L’autorité a pourtant obligation de séparer harceleur et harcelé(s). « Nous n’avons reçu aucun soutien de l’administration ou des élus. Nous avons pourtant adressé plusieurs courriers à l’autorité territoriale, en l’occurrence le Conseil Départemental, sans réponse », déplore un informateur.
« La véritable question que nous nous posons aujourd’hui est : Qu’est-il advenu de ces courriers ? Ou de cette circulaire de l’ex-Ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, adressée à la préfecture et qui aurait dû alerter l’administration du SDIS. Une administration qui pose également question. « Que viennent faire les cadres du Conseil Départemental dans la gestion du SDIS qui doit être autonome ? » soutient l’informateur.
Les neuf plaignants se sont constitués partie civile et ont porté leur plainte devant le procureur et le Tribunal de grande Instance de Champ-Fleuri. Ils sont toujours en attente d’une date d’audience, en attendant que l’enquête soit clôturée.