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Guerre entre Chiraquiens et Sarkozistes sur l’Outre-Mer

C'est Brigitte Girardin, l'ancienne Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer sous Jacques Chirac qui a tiré la première hier, en affirmant dans une interview au quotidien France-Antilles que l'outre-mer "n'est plus une priorité" pour le gouvernement. Réponse des Sarkozistes aujourd'hui, à travers un communiqué signé par Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP et Marie-Luce Penchard, secrétaire nationale de l'UMP en charge de l’Outre-Mer, selon lesquels "seule l'aigreur semble guider Mme Girardin". Bonjour l'ambiance...

Ecrit par Pierrot Dupuy – le jeudi 30 octobre 2008 à 22H07

L’ancienne ministre de l’Outre-mer Brigitte Girardin a affirmé mardi avoir « le sentiment que l’outre-mer n’est plus une priorité » pour le gouvernement, dans une interview au quotidien France-Antilles.
« On risque de détruire les outils de développement économique des collectivités« , affirme Mme Girardin, dont la loi-programme de 2003 prévue pour durer quinze ans est révisée par le projet de loi Jégo.
« Je m’étonne qu’aujourd’hui on remette en cause un tel engagement qui brise la confiance, avec pour conséquence un début de ralentissement de l’activité économique« , affirme-t-elle.
L’ancien ministre juge « indispensable de ne pas remettre en cause deux outils qui compensent des handicaps » propres aux économies ultramarines « et qui sont la défiscalisation (…) et l’exonération des charges sociales« .
« L’Outre-mer n’est ni un paradis fiscal ni un lieu d’évasion fiscale » ajoute-t-elle. « Alors qu’il y a plus de 400 niches fiscales en France, seules trois d’entre elles sont visées par la réforme, dont celle concernant l’outre-mer« .
« Je suis choquée que l’on parle de niche fiscale à propos de la défiscalisation outre-mer« , affirme Mme Girardin. « Quand on prétend qu’il y aurait des abus ou des effets d’aubaine, c’est que l’Etat n’a pas fait son travail« , dit-elle, rappelant qu' »aucun projet ne peut être validé sans agrément« .
« Dès lors que la défiscalisation et les exonérations de charges sociales sont remises en cause dans le cadre du budget 2009, le projet de loi Jégo risque d’être sans objet« , prévient-elle.
« Veut-on réellement le développement économique de l’outre-mer?« , s’interroge-t-elle, tout en s’affirmant « fidèle à sa famille politique« .
« La politique de rupture c’est, dans sa déclinaison outre-mer, le risque d’une destruction des outils de développement qui ont pourtant montré leur efficacité et le non-respect de la parole de l’Etat« , conclut Mme Girardin

La réponse de l’UMP est venue aujourdhui de Frédéric Lefebvre, son porte-parole, et de Marie-Luce Penchard, sa secrétaire nationale en charge de l’Outre-M, selon qui les propos tenus par Brigitte Girardin lors de son récent déplacement en Martinique sont « irresponsables« .

Selon les deux responsables de l’UMP, « lorsque Mme Girardin prétend que les outils de développement économique risquent d’être détruits, soit elle méconnait complètement les avancées du projet de loi sur l’outre mer, ce qui est inquiétant, soit elle est de mauvaise foi, ce qui est grave et condamnable. Les correctifs apportés par la loi Jego visent en réalité à mettre un terme aux imperfections du système de la défiscalisation qu’elle n’a pas eu le courage de réformer dans le passé« .

Et le communiqué poursuit sur le même ton: « Il est facile, aujourd’hui de reporter la responsabilité sur les autres lorsque soi même on n’a pas été en mesure de maitriser les effets pervers d’un dispositif qui aurait du être utilisé uniquement pour créer de la richesse« .

« Si Mme Girardin avait conduit jusqu’au bout l’évaluation de la politique de défiscalisation outre mer qu’elle a poursuivie après ses prédécesseurs, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Chacun sait que de gros contribuables ont utilisé la défiscalisation outre mer uniquement pour se soustraire à l’impôt quitte à investir dans n’importe quoi! Il faut arrêter, par le mensonge, de prendre les ultramarins pour des gens incapables de comprendre alors que tous les jours ils peuvent constater par eux-mêmes les effets pervers notamment sur le coût du foncier et les conséquences sur le logement social qui en découlent« .

« La parole de l’Etat est respectée et les engagements pris dans la loi Girardin tenus, puisque sur 1 Milliard 150 millions d’euros, 1 Milliard est maintenu. Le gouvernement n’a jamais considéré l’outre mer comme un paradis fiscal. Simplement, comme cela a été clairement annoncé pendant  la campagne présidentielle lors de la convention outre mer du 12 juillet 2006, le gouvernement veut corriger les effets d’aubaine inacceptables qui nuisent à l’image de l’outre mer, tout en favorisant les secteurs moteurs pour les économies ultramarines avec  la création de zones franches globales« .

L’UMP regrette que « seule l’aigreur semble guider Mme Girardin dans son action contre le projet de loi présenté par le secrétaire d’Etat chargé de l’outre mer« .

Avant de conclure: « Il est dommage qu’un ancien ministre de l’outre mer en arrive à de tels excès démagogiques alors que le sens de l’intérêt général devrait la conduire à tenir un discours de vérité et à expliquer les réformes qui sont engagées en outre mer. Mme Girardin a une drôle de conception de la droiture en politique« .

Et dire qu’il parait qu’ils appartiennent tous les trois au même parti politique. Mon Dieu, protégez moi de mes amis. Mes ennemis, je m’en charge…

 

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