Après 40 jours d’une crise aux conséquences sociales lourdes, Patrick Karam, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer, prenant acte de la bonne volonté affichée par toutes les parties, demande au MEDEF et au patronat local de verser unilatéralement la prime de vie chère calculée sur une base annuelle pour répondre aux revendications salariales.
Cinq organisations patronales minoritaires ont signé un accord régional interprofessionnel sur les salaires en Guadeloupe, dit « Accord Jacques Bino », qui prévoit une prime de vie chère (50 euros pour les salaires inférieurs à 1,4 SMIC pour les entreprises de 0 à 100 salariés et pour les entreprises de plus de 100 salariés : 100 euros) assortie de modalités que rejettent le MEDEF et les organisations patronales, notamment le préambule politique et la base de calcul qui ne prend pas en compte tous les éléments de salaires.
Puisque le président du MEDEF, Willy Angèle, s’est déclaré à plusieurs reprises partisan d’appliquer l’augmentation voulue, Patrick Karam ne doute pas que le MEDEF local et l’ensemble des organisations professionnelles qui n’ont pas signé « l’accord Bino » prendront dans les jours qui viennent les dispositions pour appliquer unilatéralement les bonus de vie chère qu’ils ont établis dans leur propre proposition d’accord interprofessionnel (jusqu’à 1,4 SMIC : 50 euros pour les entreprises inférieures à 20 salariés ; 70 euros de 20 à 100 salariés ; 90 euros pour les plus de 100 salariés ; sauf dans certains secteurs exposés où la prime est de 50 euros ).
Cet engagement, qui est de l’intérêt même des entreprises comme des salariés, devrait permettre une sortie de crise honorable.
Il devient désormais urgent de mettre un terme à une situation intenable pour tous les Guadeloupéens.
Cette grève n’a que trop duré. Il est temps de sauver les TPE et les PME tenues par les guadeloupéens, dont le dépôt de bilan ne profiterait qu’aux multinationales et aux oligopoles. Il est encore temps de sauver les salariés de ces entreprises qui par milliers risquent leurs emplois. Il faut aussi penser aux étudiants et aux élèves qui ne doivent pas perdre une année.
Patrick Karam
Délégue interministériel à l’égalité des chances