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Grévistes de Carrefour devant le tribunal: Tout se joue sur la position du piquet de grève

Une nouvelle fois, une trentaine de salariés grévistes de Carrefour Sainte-Suzanne a été convoquée ce matin devant le tribunal de grande instance de Saint-Denis. La raison ? Deux assignations en référé d'heure en heure pour faire cesser le blocage des entrées du centre commercial. La première émane de la direction de Carrefour et la seconde de 18 boutiques de la galerie commerciale. Reste à savoir si la juge des référés ira à l'encontre de la première décision rendue le 10 mai dernier. Le juge s'était déclaré incompétent pour juger si le piquet de grève se faisait sur la voie publique ou sur la voie privée. Tout l'enjeu est là une nouvelle fois. La décision sera rendue à 15h30.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 16 mai 2013 à 11H11

Une nouvelle fois, l’avocat d’Hyperban Carrefour a assigné les grévistes de Sainte-Suzanne suite au blocage constaté de l’entrée de la grande surface. Sur la foi d’un constat d’huissier réalisée le 11 mai dernier, indiquant que plusieurs grévistes avaient bloqué la livraison d’un camion des Brasseries de Bourbon, Me Olivier Chopin a demandé a ce que le juge des référés ordonne « la levée des barrages« . Une nouvelle assignation qui fait suite à celle du 10 mai dernier. Pourtant le juge des référés s’était ce jour là déclaré incompétent pour trancher dans cette affaire. « Les salariés se sont sentis plus forts après cette décision« , souligne Me Olivier Chopin. Ce dernier, qui n’a toujours pas digéré cette décision, demande à faire cesser les « troubles illicites« . En plus de l’astreinte demandée en cas de nouveaux blocages constatés, l’avocat de Carrefour réclame 240.000 euros aux grévistes, à titre de dédommagement suite au blocage de ces 17 derniers jours. « On demande le paiement d’une somme provisionnelle. Le montant sera laissé à la libre appréciation du juge« , souligne-t-il.

En face, l’avocat des salariés grévistes, Me Jacques Hoarau, attaque une nouvelle fois les constats d’huissier. « Y a-t-il oui ou non abus de grève ? Nous contestons fermement s’être positionnés sur la voie publique« , explique-t-il. S’appuyant sur la décision du 10 mai dernier, il rappelle que rien n’indique dans les constats que les salariés grévistes se trouvent sur les voies privées appartenant à Carrefour. « Nul ne peut dire qu’il y a interdiction de l’accès« , précise-t-il. Clients et salariés peuvent accéder à pied au centre commercial. « Le propre de la grève est de faire pression sur la direction« , ajoute Me Hoarau.

« Pour quelques dizaines d’euros de revalorisation salariale va-t-on mettre en péril des centaines d’emploi ? »

La particularité de cette nouvelle assignation devant le TGI de Saint-Denis vient des boutiques de la galerie commerciale de Carrefour. 18 enseignes ont décidé d’attaquer à leur tour les grévistes pour la mise en péril de leur activité commerciale. Représentés par Me Thierry Codet, les gérants se disent aujourd’hui « les victimes collatérales et impuissantes » de cette grève. « Je viens vous demander de permettre aux entreprises de travailler normalement. Le préjudice commerciale est énorme« , explique-t-il. Me Codet va plus loin dans sa démonstration. « Pour quelques dizaines d’euros de revalorisation salariale va-t-on mettre en péril des centaines d’emploi ?« , interroge-t-il. Dans la salle, les quelques salariés grévistes encaissent difficilement cette remarque. Me Codet demande au juge de prendre en compte le préjudice subi par les entreprises et de condamner à titre provisoire les salariés grévistes à 10.000 euros par enseigne, soit un montant total de 180.000 euros.

Une nouvelle fois, Me Hoarau, avocat des grévistes, demande la preuve du préjudice subi par les entreprises. « Vous vous appuyez sur le constat d’huissier de Carrefour pour agir. Je veux savoir ce que l’on reproche à qui et à quelle heure ?« , lance-t-il. Me Hoarau demande que soient déboutés les boutiques de la galerie et réclame 500 euros par enseigne au titre de frais de justice.

Après avoir écouté l’ensemble des parties, la juge des référés rendra sa décision à 15h30 cet après-midi. Va-t-elle se déclarer compétente et demander la levée des barrages sous peine d’astreinte. Ou va-t-elle également se déclarer incompétente à trancher sur la position du piquet de grève. Sur la voie publique ou la voie privée ?

 

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