Au cœur des motivations de débrayage des employés de la Poste : le refus du projet « Facteur d’avenir » qui se déploie pourtant tout doucement sur l’ensemble du territoire national. Mais cette réorganisation de la société fait grincer des dents.
« Je vais écrire au directeur de la Poste de Saint-Denis pour appuyer votre revendication, vous pouvez compter sur moi. Simplement, tout en étant d’accord avec votre stratégie, je ne peux que regretter que le mouvement ne soit que localisé sur le chef-lieu », tempère Gilbert Annette, maire de Saint-Denis.
A ce grief, Eric Taochy, de SUD PTT, répond qu’il est difficile de mobiliser des collègues dont les sites ne sont pas encore concernés ou l’ont été avant celui de Saint-Denis. Le déploiement de ce projet « Facteur d’avenir » étant effectivement effectué par petites touches et pas au même rythme sur l’ensemble du territoire. « C’est en unissant vos forces que vous arriverez à faire valoir vos arguments », poursuit le maire de Saint-Denis.
« Les nouvelles embauches sont essentielles »
A minima, le personnel gréviste demande le report du projet qui doit entrer en vigueur au milieu du mois d’octobre. « Au mieux, nous souhaitons le maintien des 35 heures et sans sécabilité », soutient Daniel Carron, secrétaire fédéral départemental FO.
Pour rappel, la « sécabilité » ou « flexibilité » que combattent les grévistes est déjà appliquée sur Saint-Louis, mais d’autres sites, comme Saint-Denis, vont suivre. « Ce matin j’étais à Saint-Louis et les collègues du Sud nous font part de leur état d’usure. Les conditions de travail se sont dégradées. Au lieu d’embaucher de nouveaux bras pour combler les départs en retraite ou encore les remplacements ponctuels, on demande à des collègues de suppléer », dénonce Eric Taochy.
Avec une ville comme Saint-Denis qui compte près de 135.000 habitants, le maire s’étonne qu’il soit procédé à de la flexibilité plutôt qu’à de nouvelles embauches, surtout lorsque l’on sait que la Poste a présenté un bénéfice de 600 millions d’euros (ndlr : en réalité 531 millions d’euros annoncés en mars 2010) l’année dernière, conclut le maire du chef-lieu.