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Grève chez Albioma : « C’est la sécurité et la santé au travail qu’ils négligent »

Les ouvriers des usines du Gol et de Bois Rouge ont stoppé les turbines productrices d'électricité hier, une grève annoncée, les revendications des salariés portant sur le non-respect de la sécurité et de la santé au travail, ainsi que du Code du Travail et des instances représentatives du personnel.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 29 novembre 2017 à 16H21

[Albioma a répondu ce matin dans un communiqué]urlblank:http://www.zinfos974.com/Notre-personnel-beneficie-d-une-remuneration-tres-favorable–affirme-Albioma_a121634.html adressé aux médias, non sur les revendications des ouvriers, mais sur les conditions salariales, qu’Albioma qualifie de « très favorables ».

Interrogé sur cette réponse, le chef de section CGTR d’Albioma Bois-Rouge, Joël Didat, répond « C’est la sécurité et la santé au travail qu’ils négligent, mais cela, ils ne le disent pas. » Par ailleurs, le délégué syndical ne nie pas les conditions salariales, mais rappelle qu’elles sont le fruit d’une lutte acharnée contre une situation de disparités salariales entre les Réunionnais et des cadres venus de métropole.

« On a fait la grève pour qu’ils nous payent bien. Aujourd’hui, lorsqu’un jeune est embauché, il l’est selon une grille de salaire alignée sur les salaires des métropolitains. Ces pratiques étaient insupportables, il nous a fallu lutter pour obtenir l’égalité salariale. Alors oui, certains cadres sont bien payés, Albioma ne peut s’en prendre qu’à elle-même. »

Les revendications portent donc non sur les salaires, mais sur les conditions de travail. Les ouvriers n’ont pas les temps de repos hebdomadaire auquel ils ont droit, certains travaillent même le dimanche sans repos hebdomadaire. Les durées maximales de travail ne sont pas non plus respectées, selon Joël Didat.

Quant à la sécurité et la santé, à titre d’exemple, le syndicaliste cite le site de Bois-Rouge, gangréné par de la fibre céramique, une fibre qui pose les mêmes problèmes pour la santé des travailleurs que la funestement connue amiante, mais qui est moins connue du grand public. Les travaux d’enlèvement, qui doivent se faire dans les mêmes conditions drastiques que pour l’amiante, ne seraient pas faits, et les ouvriers respireraient donc des fibres cancérigènes.

Enfin, le syndicat réclame les respect des institutions représentatives du personnel, qui, dit-il, ne sont jamais consultées lors d’un changement d’organisation des usines.

Des actions « à tout instant »

Quant aux désagréments liés aux coupures d’électricité chez les particuliers, Joël Didat rappelle que c’est EDF qui est chargée du service public de distribution d’électricité, et qu’elle fait le choix de couper l’électricité aux particuliers plutôt que de demander aux grandes entreprises de se retirer du circuit en branchant leurs groupes électrogènes, pratiquant ainsi des délestages tournants.

« Si vraiment on voulait alimenter les citoyens, on demanderait aux grandes entreprises de se retirer », estime-t-il. 

85000 personnes étaient privées d’électricité hier soir. Quant à la suite de la grève, il faut s’attendre à « des actions similaires à tout instant », le préavis courant jusqu’au 2 janvier.

 

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