Les dockers avaient été explicites la semaine dernière : ils continueront à camper sur leur position tant qu’un effort supplémentaire n’était pas réalisé par leur direction. Depuis, les deux parties s’en étaient tenus à 1% de revalorisation salariale, là où les dockers en réclament toujours trois fois plus. Le point de rupture.
Daniel Rigat, président directeur général de la Somacom, balaye d’un trait la lecture des grévistes qui stipule qu’un accord de branche national signé entre le patronat et les syndicats prévoit en effet une hausse minimum de 1,75% lors des NAO 2013.
« Est-ce que cet accord peut suivre lorsque l’état de la société (la Somacom, ndlr) est en perte ?, se défend Daniel Rigat. En 2012, notre exercice s’est clôturé avec une baisse de 56% par rapport au résultat produit en 2011″. Les grévistes, selon lui, confondent « chiffre d’affaires et résultat net ». Selon le tableau de bord de la direction, les premiers mois de 2013 semblent suivre cette mauvaise tendance. « Nous réalisons -11,80% sur les six premiers mois de l’année comparé à la même période en 2012 », annonce-t-il.
Deux navires déroutés vers Maurice
Si un bref échange a bien eu lieu ce matin entre les deux camps au siège de la société à la Zac 2000 au Port, les grévistes sont retournés consulter leur base. Depuis 11h, c’est l’attente qui prévaut. « J’attends toujours leur retour, ma porte reste ouverte », affirme le PDG de la société d’acconage.
Depuis mercredi, la société a vu deux des navires avec qui elle traite lui passer sous le nez. Le premier est le Hope qui, après avoir « tourné en rond » au large du Port depuis vendredi, a filé vers Port Louis. Le deuxième bateau est le Zagora qui, lui par contre, est à quai. Mais il n’a pu être pris en charge. Il devait être déchargé partiellement à la Réunion pour filer ensuite à Maurice. « Il doit désormais quitter Port Réunion demain mardi ou mercredi ». En fait, ce navire attend aussi un signal de Maurice car Port Louis doit également composer avec les retards de sa propre grève. Un vrai casse-tête.
Installée depuis 41 ans dans le paysage portuaire, la Somacom ne traite que du container. Bien qu’il y ait deux autres sociétés d’acconage, celles-ci ne peuvent intervenir car chaque compagnie est en contrat avec des opérateurs distincts.