Au CHU Felix Guyon, certains patients n’auront peut-être pas remarqué la différence. Pas de file d’attente au service des urgences, l’équipe du SAMU est, elle aussi, au complet… Pourtant, les urgentistes sont bien en grève aujourd’hui. Les 32 praticiens du centre hospitalier de Saint-Denis ont suivi le mouvement lancé au niveau national mais sont contraints d’assurer les soins.
« C’est la problématique de la profession« , déplore Xavier Combes, chef de service du SAMU 974 et des urgences du CHU Felix Guyon. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre les patients en danger en cessant de travailler ». Seule solution pour ces urgentistes réquisitionnés, une grève « à la japonaise » où ils expliquent aux patients reçus, tout au long de la journée, les raisons de leur grogne. Des revendications identiques à celles de Métropole, à savoir la valorisation des heures supplémentaires au-delà de 39 heures, une réduction du temps de travail à 48 heures par semaine contre une soixantaine actuellement et une reconnaissance de la pénibilité du métier.
« Nous ne sommes vraiment pas dans le conflit, nous voulons juste nous faire entendre » ajoute Xavier Combes, qui craint à long terme la disparition de la profession d’urgentiste, où « le turn-over est très important« . « Au début, on accepte d’assurer 3 week-ends par mois, on enchaîne avec les nuits, témoigne-t-il. Certains finissent par se tourner vers autre chose parce qu’en plus d’être épuisant, le métier n’est pas valorisé« .
Si les praticiens hospitaliers annoncent une grève illimité en attendant des négociations positives avec Marisol Touraine, la ministre de la Santé vient d’annoncer [« des propositions favorables sur l’organisation de leur temps de travail« ]urlblank:http://www.zinfos974.com/Marisol-Touraine-annonce-un-accord-avec-les-urgentistes_a79533.html qui pourraient aboutir à la fin du débrayage.